Valérie Pécresse veut diviser la fraude dans les transports franciliens par deux d'ici fin 2025

Valérie Pécresse, la présidente d'Île-de-France Mobilités le 9 mars 2023. - BFM Paris Île-de-France
Île-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité des transports franciliens, entend diviser par deux la fraude sur son réseau d'ici à la fin de l'année, a annoncé sa présidente, Valérie Pécresse, ce jeudi 13 février.
Estimant le manque à gagner à 700 millions d'euros annuel, celle qui dirige également la région Île-de-France a présenté un plan pour lutter contre la fraude. Son mot d'ordre: "tolérance zéro".
D'après Île-de-France Mobilités, environ 8% des usagers tous modes confondus ne paient pas de titre de transport.
Le Covid-19 comme "accélérateur"
"Je pense que le Covid a été un accélérateur de la fraude", a constaté Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse. D'après elle, l'arrêt de la vente des tickets de bus par les conducteurs pendant la pandémie a fait "qu'il y a eu une espèce de tolérance qui s'est installée" vis-à-vis des fraudeurs.
Le taux de fraude atteint 15,2% dans les bus -contre 4,8% dans le métro et le RER. "Il faut ajouter 7,5% de défaut de validation" de pass Navigo ou Imagin'R, a ajouté Valérie Pécresse, alors que les opérateurs sont aussi rémunérés au nombre de validations de titres.
Avant la crise sanitaire, le taux de fraude dans les bus oscillait autour de 11%, d'après Valérie Pécresse. Pour le Noctilien, les bus de nuit, c'est encore pire. Jusqu'à 26,7% des usagers ne paient pas leur titre de transport. Enfin le tramway est "un autre point noir" pour Valérie Pécresse, avec 16% de fraudeurs contre environ 10% avant le Covid.
Disparités territoriales
Il existe de fortes disparités territoriales également, avec des zones et des lignes beaucoup plus touchées par la fraude, notamment en Seine-Saint-Denis, alors que le phénomène est moindre en grande couronne.
La présidente de l'autorité des transports a proposé plusieurs mesures pour réduire la fraude par deux avec "des opérations de contrôle continu". "Nous irons là où nous repérons une fraude importante, et nous allons rester des semaines entières, le matin jusqu'au soir", a-t-elle détaillé.
À partir de lundi, 500 agents de contrôles seront dédiés uniquement à ces opérations. Le principe a déjà été expérimenté sur la ligne de bus entre Trappes et Saint-Quentin-en-Yvelines où la fraude est passée de 13% à 6% en deux semaines, selon Valérie Pécresse.
Grâce à la loi sur la sécurité dans les transports votée mardi à l'Assemblée nationale, les contrôleurs pourront aussi à partir de cet été contrôler en direct l'adresse des contrevenants grâce au dispositif "Stop Fraude", qui met à disposition des agents une plateforme nationale synchronisée avec les impôts.
Aujourd'hui, seulement 50% des amendes dressées dans les transports sont finalement recouvrées.