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Paris Île-de-France

Voie de covoiturage sur le périphérique de Paris: Valérie Pécresse alerte sur un risque d'"embouteillages massifs"

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La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, alerte sur un risque d'"embouteillages massifs" et de "hausse de la pollution de l'air" avec les nouvelles voies réservées au covoiturage. Elle estime que la circulation des bus sera "impossible" et "dangereuse".

Valérie Pécresse tire non pas un mais "quatre signaux d'alarme". Alors que la mairie de Paris a confirmé à BFM Paris Île-de-France la mise en place d'une voie de covoiturage sur le périphérique parisien et des portions des autoroutes A1, A12 et A13 à partir du lundi 3 mars, la présidente de la région Île-de-France s'inquiète dans un communiqué des répercussions de cette mesure.

Cette voie sera réservée aux véhicules circulant avec au moins deux personnes à bord, mais aussi aux personnes à mobilité réduite, aux deux-roues en interfile, aux taxis à vide ou avec des clients, aux secours et aux forces de l'ordre. Les VTC pourront aussi y circuler, mais avec au moins un client à bord, ainsi que les bus, précise un article du Parisien.

Valérie Pécresse alerte d'abord sur le risque "d'embouteillages massifs aux portes de Paris", sur des voiries "secondaires" et sur les autoroutes franciliennes. Elle pointe aussi un risque de "hausse de la pollution de l'air et son déplacement sur les itinéraires de report".

"Pour mesurer la pollution, il est urgent et indispensable qu'Airparif déploie au moins cinq capteurs de mesures au lieu d’un seul sur le périphérique, et les positionne sur des points névralgiques, comme Bruitparif le fait déjà", estime l'élue.

La circulation des bus "complexe et dangereuse"

La présidente de la région dénonce aussi la circulation des bus sur cette voie, qui sera "impossible". La voie réservée au covoiturage étant située sur la gauche, les bus seront contraints de traverser toutes les voies en entrant et en sortant du périphérique pour s'y rendre. Un mouvement "terriblement complexe et dangereux pour tous les usagers", d'après elle.

Enfin, dernier signal d'alarme de Valérie Pécresse: la "mise en danger" des usagers des deux-roues motorisées, qui circuleront en interfiles "entre la 1re et la 2e voie ou la 2e et la 3e voie".

Estimant que ses alertes "répétées" n'ont "jamais été entendues" par la ville de Paris, la région présente aussi cinq exigences: une réunion mensuelle avec tous les maires franciliens et les présidents des conseils départementaux, la possibilité de désactiver en temps réel la voie réservée en cas de "thrombose" ou de faible circulation, une expérimentation pendant six mois avant la décision collective de la maintenir ou non, la présentation d'un bilan sous trois mois et la mesure de l'insatisfaction des usagers et riverains.

Valérie Pécresse demande enfin la reprise des discussions avec la municipalité sur la mise en place d'enrobés phoniques et de murs antibruit pour diminuer les nuisances sonores pour les riverains du périphérique.

La voie de covoiturage connaîtra dans un premier temps une période de pédagogie avant la mise en place d'amendes de 135 euros pour les contrevenants à partir du 1er mai. Cette période doit aussi être l'occasion d'évaluer les conséquences de cette mesure sur le trafic.

Emilie Roussey