Cinq morts, siège du gouvernement touché... Ce que l'on sait de la nouvelle attaque aérienne russe en Ukraine

Le siège du gouvernement d'Ukraine a été incendié à Kiev après une vague de bombardements russes nocturnes, ce dimanche 7 septembre. Cette attaque aérienne a fait au moins cinq morts, dont deux à Kiev, et plus d'une vingtaine de blessés.
Cette nuit, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur le pays, dont respectivement 747 et quatre ont été interceptés, selon l'armée de l'air ukrainienne. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre.
• Le siège du gouvernement touché
"Pour la première fois, le toit et les étages supérieurs du siège du gouvernement ont été endommagés à cause d'une attaque ennemie", a déclaré la Première ministre Ioulia Svyrydenko sur Telegram, postant des images de flammes s'échappant de la façade de l'imposante bâtisse proche de la présidence et du Parlement.
Dans le centre-ville, un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever du bâtiment abritant le conseil des ministres, des hélicoptères lâchant de l'eau sur le toit. Alors que les efforts diplomatiques engagés par le président américain Donald Trump pour mettre fin aux combats se sont enlisés ces derniers jours, des alertes aériennes ont été déclenchées dans tout le pays au cours de la nuit.
"L'incendie a déjà été éteint, mais les sauveteurs sont en train de démonter et d'arroser les structures afin de remettre le bâtiment en état et de s'assurer que tout est en ordre", a précisé en début d'après-midi à la télévision Pavlo Petrov, porte-parole des services de secours.
Dans la capitale ukrainienne, plusieurs immeubles résidentiels ont également été endommagés. Les deux personnes décédées sont une jeune femme et son fils âgé de deux mois, a précisé le maire Vitali Klitschko.
• La Russie affirme avoir ciblé des sites militaires
La Russie a assuré dimanche avoir visé seulement des sites militaires et des infrastructures lors de bombardements en Ukraine, après que Kiev a affirmé que le bâtiment abritant le siège du gouvernement avait été touché.
L'armée russe "a frappé des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport", a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.
• Macron dénonce une "logique de la terreur"
"La Russie s'enferme toujours un peu plus dans la logique de la guerre et de la terreur", a dénoncé dimanche Emmanuel Macron. Le président français a pointé du doigt sur X des frappes effectuées "de manière indiscriminée, y compris (sur) des zones résidentielles et le siège du gouvernement", assurant que la France continuera "à tout faire pour qu'une paix juste et durable l'emporte".
"Le Kremlin bafoue la diplomatie, foule aux pieds le droit international et tue sans discernement", a regretté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Les dernières frappes "lâches" de la Russie contre l'Ukraine montrent que le président russe Vladimir Poutine "ne prend pas la paix au sérieux", a dénoncé de son côté le Premier ministre britannique Keir Starmer.
"Le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions. Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes", a plaidé la Première ministre ukrainienne, réclamant également des "armes".
• Des négociations dans l'impasse
Les forces du Kremlin occupent au total environ 20% du territoire ukrainiens. Les dernières semaines ont été marquées par une intense activité diplomatique en vue d'un règlement du conflit avec un sommet le 15 août entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska, suivi d'une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de plusieurs dirigeants européens.
Mais aucun progrès tangible n'a été enregistré et la Russie rejette les appels au cessez-le-feu après trois ans et demi du conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés malgré tout jeudi à Paris à contribuer à des garanties de sécurité pour l'Ukraine pour empêcher une potentielle nouvelle attaque de la Russie, après une hypothétique cessation des hostilités. Jeudi, Donald Trump a annoncé qu'il s'entretiendrait bientôt avec Vladimir Poutine.