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Cyclone Chido: médecins, infirmiers, psychologues... Qu'est-ce que la "réserve sanitaire" activée à Mayotte?

Photographie de Mayotte publiée par la Sécurité civile le 15 décembre 2024

Photographie de Mayotte publiée par la Sécurité civile le 15 décembre 2024 - Handout © 2019 AFP

La ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq a annoncé ce lundi 16 décembre l'activation de la réserve sanitaire pour venir en aide à la population à Mayotte.

L'archipel de Mayotte "manque de tout". Depuis le passage meurtrier du cyclone Chido qui a ravagé le département le plus pauvre de France, les secours s'organisent pour venir en aide à la population locale. Les autorités redoutent "plusieurs centaines de morts" dans un bilan qui ne sera probablement pas exhaustif.

La situation sanitaire et du système de soin à Mayotte est "très dégradée", a déclaré ce lundi la ministre de la Santé démissionnaire, Geneviève Darrieussecq, évoquant "un hôpital qui a été très endommagé et des centres médicaux également qui sont inopérants."

"L'hôpital a subi des dégâts des eaux importants, ainsi que des dégradations, notamment dans la partie chirurgie, réanimation, urgence, maternité donc des parties essentielles du fonctionnement de l'hôpital (...) malgré cela, il continue de tourner de façon dégradée", a complété la ministre sur France 2.

Selon elle, l'objectif à tenir est d'abord de prendre en charge "l'afflux de nouveaux patients". Ce qui nécessite "de renforcer cet hôpital" par des moyens humains et matériels, a expliqué Geneviève Darrieussecq, qui estime qu'il faut envoyer du "matériel" et "des médicaments" pour "couvrir les besoins d'un millier de blessés."

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Un hôpital de campagne bientôt déployé

C'est pourquoi la ministre annonce l'activation de la "réserve sanitaire" et l'envoi d'une centaine de "professionnels de santé réservistes" à Mayotte "dans les prochaines heures", ainsi que le déploiement d'un "hôpital de campagne."

La réserve sanitaire est un vivier de "professionnels de santé volontaires et mobilisables à tout moment par le ministère de la Santé" ou une autorité tierce, peut-on lire sur le site gouvernemental dédié. Ce dispositif peut être activé dans des missions de renfort (en cas d'épidémie par exemple), de rapatriement, de prévention ou de catastrophe naturelle, comme c'est le cas à Mayotte.

Créée il y a dix ans, cette réserve sanitaire compte des infirmiers, des médecins, des aides-soignants, des psychologues, des ingénieurs sanitaires ou des secrétaires médicaux. Autant de professionnels qui peuvent être issus du secteur public, salariés du secteur privé, exercer en libéral ou être retraités.

Tous sont rémunérés pour les missions liées à l'activation de la réserve sanitaire, qu'ils peuvent refuser - un appel urgent à candidatures accompagne le déclenchement d'une mission.

Jusqu'à présent, la "première urgence a été de repérer les malades chroniques lourds et de les évacuer" vers La Réunion, a détaillé Geneviève Darrieussecq. De premières évacuations ont déjà eu lieu et elles se poursuivent en ce début de semaine.

Une course contre la montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français de l'océan Indien dévasté par un cyclone meurtrier, où l'eau et la nourriture manquent, et tenter de retrouver des survivants dans les décombres des bidonvilles. Les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts.

Lucie Valais avec AFP