Cyclone dévastateur à Mayotte: comment fonctionne le pont aérien et maritime mis en place depuis La Réunion

Une course contre la montre. Deux jours après le passage meurtrier du cyclone Chido sur Mayotte, laissant l'île dévastée, les renforts continuent de s'organiser. Un pont aérien et maritime a été déployé dès dimanche depuis l'île de La Réunion, département français situé à 1.400 kilomètres à vol d'oiseau.
Ce pont aérien, qui assure donc une liaison entre les deux îles, permet l'envoi de matériel, de personnels médicaux et de secours à Mayotte, mais aussi d'eau et de nourriture. Les premiers avions de la Sécurité civile sont arrivés dimanche sur l'île sinistrée.
800 membres de la Sécurité civile envoyés sur place
L'aéroport de l'île, presque coupée du monde, a grandement été endommagé par le passage du cyclone Chido, notamment sa tour de contrôle. À l'exception des vols militaires via le pont aérien depuis La Réunion, l'aéroport est fermé jusqu'à nouvel ordre. Celui de La Réunion sert donc de relai et d'étape à tout envoi de l'Hexagone vers Mayotte.
Sur X, le ministre des Armées Sébastien Lecornu avait annoncé que, via ce pont aérien, volaient chaque jour un avion gros porteur A400M, spécialisé dans le transport de troupes et de matériel, mais aussi "deux vols Casa et Dash", des avions de transport tactique légers, également de personnes et de fret.
Le Dash était "prépositionné sur l'île de La Réunion pour la saison des feux de forêt", puis "reconfiguré pour permettre l'acheminement de matériels et de personnels vers Mayotte", explique la Sécurité civile sur X, annonçant le déploiement d'un second avion du même type.
Au total, ce sont 800 personnes de la Sécurité civile qui sont envoyées sur place en renfort grâce au pont aérien développé avec La Réunion, avec un hôpital de campagne et du matériel de transmission par satellite. 110 sapeurs-pompiers et sauveteurs étaient déjà mobilisés, annonçait la Sécurité civile dans un communiqué dimanche.
Ces effectifs "participent aux opérations de sauvetage-déblaiement, de soutien sanitaire et logistique", est-il expliqué dans le même document.
Le dispositif de soutien s'appuie au total sur trois avions et deux navires militaires, selon l'état-major des armées. Avec pour missions principales la recherche de survivant, le déblaiement des infrastructures et assurer l'acheminement de vivres et d'eau pour la population.
La recherche de survivants est une "priorité absolue"
"Les prochaines minutes, les prochaines heures sont très importantes", souligne le colonel Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile chef-adjoint du centre opérationnel de gestion interministérielle de crise, invité sur Télématin. Il est, selon lui, encore possible de secourir des survivants grâce à l'envoi de renforts sur place grâce au pont aérien.
Ce lundi, une grande partie de l'île n'était toujours pas accessible, les routes étant coupées. Ce qui complique un peu plus l'estimation du bilan humain du cyclone Chido. "On a envoyé des effectifs spécialisés dans la recherche dans les décombres, ce qu'on appelle du sauvetage-déblaiement. Ces équipes-là ont l'habitude d'explorer ces zones de catastrophe", détaille le colonel Jouassard.
Trouver des survivants est "la priorité absolue" de la Sécurité civile envoyée sur place par le biais du pont aérien. "Le deuxième travail est celui en lien avec l'alimentation, la transmission de l'eau (...) il va falloir renforcer cette capacité", ajoute le militaire.