Syrie: une attaque chimique avérée aurait de "graves conséquences", prévient Ban Ki-moon

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, vendredi 23 août. - -
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a haussé le ton contre le régime syrien ce vendredi, prévenant que l'utilisation d'armes chimiques près de Damas mercredi, si elle était avérée, constituerait un "crime contre l'humanité" qui aurait "de graves conséquences".
"Toute utilisation d'armes chimiques, où que ce soit, par qui que ce soit, et quelles que soient les circonstances, violerait le droit international. Un tel crime contre l'humanité devrait avoir de graves conséquences pour celui qui l'a perpétré", a-t-il prévenu lors d'une visite à Séoul.
"C'est un défi grave pour la communauté internationale dans son ensemble, et l'humanité que nous avons en commun, d'autant que cela s'est passé alors que la mission d'experts de l'ONU se trouvait dans le pays", a ajouté le secrétaire général.
"Pas de temps à perdre"
Ban Ki-moon, à l'instar de nombreux dirigeants, ONG ou instances internationaux, a une nouvelle fois réclamé que l'équipe d'inspection de l'ONU puisse enquêter sur ces attaques chimiques présumées. "Je ne peux penser à aucune bonne raison pour qu'une partie quelconque -le gouvernement ou les forces d'opposition- refuse l'occasion de chercher la vérité dans cette affaire", a-t-il dit.
"Il n'y a pas de temps à perdre", a souligné le secrétaire général, qui a demandé à sa Haute représentante pour le désarmement, Angela Kane, de se rendre à Damas immédiatement.
De leur côté, les Etats-Unis ont dit, jeudi, ne pas être en mesure "pour l'instant" de dire avec certitude si des armes chimiques ont été utilisées alors que la France a évoqué un "usage probable" de ces armes.
Le régime syrien dément toujours
Un haut responsable de la sécurité à Damas a de nouveau démenti les accusations de l'opposition en déclarant qu'utiliser ces armes le premier jour de travail des experts de l'ONU en Syrie aurait été "un suicide politique".
Ce qui est sûr, c'est qu'une offensive a eu lieu mercredi dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs de la banlieue sud-ouest de Damas aux mains des rebelles et qu'elle a fait un grand nombre de victimes, même si le bilan reste imprécis.
L'opposition a fait état de plus de 1.300 morts, mais l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a comptabilisé 170 morts et n'a pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques. Cette ONG a fait état de nouveaux bombardements de l'armée jeudi sur la même région.