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Syrie: l'ONU appelée à enquêter sur l'emploi d'armes chimiques

Photographie prise à Arbin. Les corps seraient les victimes d'une attaque au gaz neurotoxique survenue dans cette banlieue de Damas mercredi 21 août.

Photographie prise à Arbin. Les corps seraient les victimes d'une attaque au gaz neurotoxique survenue dans cette banlieue de Damas mercredi 21 août. - -

La communauté internationale presse l'ONU de faire la lumière sur l'utilisation ou non d'armes chimiques par le régime de Damas mercredi. Mais le Conseil de sécurité est divisé sur la question.

Y a-t-il eu emploi d'armes chimiques contre les rebelles par le régime de Damas? Depuis mercredi, la question agite la communauté internationale. Avec les organisations de défense des droits de l'Homme, elle réclame que les experts de l'ONU présents en Syrie vérifient sur place les accusations de l'opposition sur cet usage présumé.

L'opposition fait état de plus de 1.300 morts dans le conflit entre le régime de Bachar al-Assad et les rebelles. Mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et médecins, a comptabilisé 170 morts, et n'a pas pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques.

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L'ONU souhaite enquêter sur place

Jeudi, un haut responsable de la sécurité à Damas a pour sa part démenti ces accusations, arguant qu'utiliser ces armes le premier jour de travail des experts de l'ONU, arrivés dimanche en Syrie, aurait été "un suicide politique".

Ces experts étaient chargés de déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées par le passé en trois endroits de la Syrie. Toutefois, l'ONU a demandé formellement au gouvernement syrien d'autoriser ses experts à enquêter sur l'attaque de mercredi. Le secrétaire général Ban Ki-moon a aussi décidé d'envoyer à Damas sa Haute représentante pour le désarmement.

Lors d'une réunion urgente mercredi soir, le Conseil de sécurité a déclaré vouloir "faire la lumière sur ce qui s'est passé". Mais cette instance est toujours divisée sur le conflit qui a fait plus de 10.000 morts depuis mars 2011.

Fabius souhaite une "réaction de force"

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a souhaité une "réaction de force" si un massacre était avéré, excluant toutefois l'envoi de troupes au sol. Le président François Hollande a quant à lui, dans un entretien avec Ban Ki-moon, évoqué "l'usage problable d'armes chimiques".

Dans le camp adverse, la Russie et l'Iran, qui soutiennent le régime du président al-Assad, ont de nouveau pris la défense de leur allié. Pour Moscou, cette accusation n'est qu'une "provocation" montée par l'opposition.

Quant aux Etats-Unis, ils préfèrent rester prudents. Le département d'Etat américain a indiqué jeudi soir que le pays n'était pas "pour l'instant" en mesure de dire avec certitude s'il y avait eu recours, ou non, à l'emploi d'armes chimiques en Syrie mercredi. Et le plus haut gradé américain, Martin Dempsey, a estimé qu'une intervention militaire américaine en Syrie ne déboucherait pas sur une situation favorable aux États-Unis, les rebelles ne soutenant pas, selon lui, les intérêts de Washington.

M. T. avec AFP