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"Nos vies sont en jeu": Adèle Haenel dénonce les attaques de drones subies par la flottille humanitaire pour Gaza

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Dans la nuit du mardi 23 septembre, une flottille humanitaire pour Gaza a été la cible de plusieurs attaques de drones. La comédienne Adèle Haenel témoigne auprès de BFMTV des explosions subies, accuse Israël d'avoir perpétré ces opérations et appelle la France à condamner ces frappes et à garantir la sécurité de ce convoi.

"Nos vies sont en jeu". Adèle Haenel et les citoyens embarqués à bord de la flottille humanitaire pour Gaza ont subi une attaque de drone dans la nuit du mardi 23 septembre.

La comédienne explique que des drones ont visé à une dizaine de reprises les bateaux, forçant ses occupants à enfiler des gilets de sauvetage et à envisager l'évacuation des embarcations.

"On a été réveillés en pleine nuit, on a dû rester cinq heures réveillés, on a dû mettre les gilets de sauvetage appliquer le protocole de sécurité. Tout autour de nous, j'ai vu et entendu les explosions, c'était très impressionnant", décrit-elle.

Au départ, les occupants pensent à des grenades assourdissantes. "En fait après analyse, c'est vraiment des engins explosifs dont le but était d'endommager les bateaux et risquait de blesser les participants", ajoute l'actrice.

Le précédent italien

Dans un communiqué, les avocats des associations Global Sumud Flotilla et Wave of Freedom France demandent à l'État français de prendre toutes les mesures pour assurer la protection des ressortissants français. "De nombreux États ont publiquement exprimé leur soutien à la Flottille et à leurs ressortissants ouvertement menacés par les autorités israéliennes, qui ont annoncé leur intention d'intercepter la flotte, plus encore depuis ces attaques", précisent-ils en donnant l'exemple de l'Italie qui a condamné les frappes sans identifier leur auteur mais déployé un bateau pour leur porter secours.

"En contraste, l'absence de réaction et d'action des autorités françaises, pourtant sollicitées par nos soins interroge", poursuivent les avocats qui réclament une mission de surveillance de la marine française, une protection consulaire et diplomatique ainsi qu'une garantie de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Partie au début du mois de Barcelone, sur la côte nord-est de l'Espagne, la flottille avait déjà annoncé avoir fait l'objet de deux attaques de drones alors qu'elle était à l'ancre au large de Tunis, le 9 septembre.

Le Quai d'Orsay se dit attentif à la situation

Ce mercredi, le porte-parole adjoint du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a réagi dans un communiqué.

"La France suit de près et avec une grande préoccupation le parcours de la flotille Global Sumud vers Gaza. Elle condamne toute attaque en mer et appelle au respect du droit international, en particulier le droit de la mer", souligne-t-il.

"Les participants à cette expédition en faveur de Gaza ont été informés des risques encourus. Comme rappelé par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, se rendre à Gaza est dangereux et strictement déconseillé que ce soit par voie terrestre ou maritime. Les conseils aux voyageurs s’appliquent à tous y compris aux parlementaires et aux journalistes", complète le Quai d'Orsay qui dit "suivre attentivement" la situation des ressortissants "et assureront leur mission de protection consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative".

Une violation du droit international

Mais cette réaction de la diplomatie française est insuffisante pour les avocats de la Flottille.

"Condamner 'toute attaque en mer' et exiger 'le respect du droit international' sans assortir cette condamnation d'aucune mesure utile, ni concrète, à l'instar de celles prises par les gouvernements italiens et espagnols, tout en inversant la responsabilité des violences et des violations du droit maritime et humanitaire sur les civils embarqués, qui en sont pourtant les victimes, est une faute", s'indigent-ils.

Pour Adèle Haenel, ces drones sont lancés par Israël et ils violent le droit international. "Nous avons subi un acte de piraterie dans les eaux internationales. L'État d'Israël ne respecte pas le droit international. Il risque de commencer et d'intensifier ces attaques (...) alors que nous ne sommes que des citoyens transportant du lait pour bébé à des enfants affamés par la politique génocidaire d'Israël".

Florent Bascoul avec Paul Cachelou