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Palestine

Flottille vers Gaza: l'Italie envoie une frégate militaire après des "attaques de drones" pour "d'éventuels secours"

L'activiste suédoise Greta Thunberg est photographiée à bord d'un navire d'une flottille civile transportant des militants pro-palestiniens et de l'aide humanitaire dans bande de Gaza, au port de Barcelone le 1er septembre 2025.

L'activiste suédoise Greta Thunberg est photographiée à bord d'un navire d'une flottille civile transportant des militants pro-palestiniens et de l'aide humanitaire dans bande de Gaza, au port de Barcelone le 1er septembre 2025. - LLUIS GENE / AFP

Après que la flottille internationale en route vers Gaza a déclaré avoir été visée par des attaques nocturnes de drones au large de la Grèce, l’Italie a annoncé l’envoi d’une frégate militaire pour lui porter assistance ce mercredi 24 septembre. Les auteurs de ces attaques demeurent pour l’heure "non identifiés", selon l'Italie.

L'Italie a annoncé ce mercredi 24 septembre l'envoi d'une frégate militaire pour porter assistance à la flottille pour Gaza, qui s'est dite ciblée par des attaques nocturnes de drones au large de la Grèce.

"Pour garantir l'assistance aux citoyens italiens présents sur la flottille, j'ai autorisé l'intervention immédiate de la frégate Fasan de la marine militaire, qui naviguait au nord de la Crète, et qui se dirige vers la zone", a déclaré mercredi le ministre italien de la Défense Guido Crosetto dans un communiqué.

De son côté, l’ONU a demandé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire et a appelé à la cessation des "attaques" contre la flottille.

Des drones à l'origine "non identifiée"

Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a précisé que les auteurs de cette attaque de drones étaient "pour le moment non identifiés" et que la frégate Fasan était déployée dans le cadre de l'opération italienne de surveillance maritime "Mare sicuro". De son côté, la diplomatie italienne a demandé à Israël d'assurer la sécurité de la flottille, rappelant qu'elle se trouvait "dans les eaux internationales".

Une soixantaine d'Italiens, dont quatre parlementaires, se trouvent à bord de la flottille, qui comprend une cinquantaine de bateaux transportant plusieurs centaines d'activistes de 45 pays, dont l'écologiste suédoise Greta Thunberg.

Les navires de la flottille veulent rejoindre la bande de Gaza dans l'objectif de "briser le blocus israélien", après deux tentatives bloquées en juin et juillet par Israël, qui a répété cette semaine qu'il ne permettrait pas aux navires d'approcher de Gaza. Les militants pro-palestiniens à bord ont affirmé avoir été visés dans la nuit de mardi à mercredi par de "multiples drones", explosions à la clé, au large de la Grèce.

Dans un communiqué, la Global Sumud Flotilla a mentionné "de multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux".

De multiples attaques signalées

Partie au début du mois de Barcelone, sur la côte nord-est de l'Espagne, la flottille avait déjà annoncé avoir fait l'objet de deux attaques de drones alors qu'elle était à l'ancre au large de Tunis, le 9 septembre.

Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, cinq bateaux ont été attaqués et "15 à 16 drones" ont été dénombrés. Le député polonais Franek Sterczewski a lui déclaré de son côté sur le réseau social X qu'il y avait eu "13 attaques" sur 10 navires en tout, et que trois d'entre eux avaient été "endommagés".

"Nous n'avons pas d'armes. Nous ne représentons aucune menace pour personne", a déclaré Yasemin Acar dans une vidéo sur Instagram, soulignant que la flottille ne transportait "que de l'aide humanitaire".

Israël impose un blocus à la bande de Gaza, où son armée combat le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre.

Enquête difficile sans constat des garde-côtes

Selon les garde-côtes grecs interrogés par l'AFP, un patrouilleur de l'agence européenne des frontières Frontex s'est approché d'un des bateaux, sans constater de dégâts.

"La salle des opérations des garde-côtes a été informée de l'incident vers 02h30 (heure locale, soit 1h30 en France). Un patrouilleur de Frontex s'est rendu sur les lieux. Le voilier allait bien, il n'y avait aucun dégât. Les personnes à bord ont mentionné l'incident, mais il n'a pas pu être établi qu'il avait effectivement eu lieu", a déclaré une porte-parole des gardes-côtes grecs.

Elle n'était pas en mesure de dire si l'incident présumé s'était produit dans les eaux internationales ou non. Contactée à son siège à Varsovie, Frontex n'a pas pu confirmer ou démentir l'incident pour le moment.

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Israël a affirmé lundi dernier qu'il ne permettrait pas à la flottille d'atteindre Gaza en proie à la guerre, lui proposant d'accoster à Ashkelon, plus au nord. L'ONU a déclaré en août l'état de famine dans le territoire palestinien, ravagé par la guerre et soumis à un strict blocus par Israël depuis près de deux ans.

Le 16 septembre, une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, la guerre y a coûté la vie à plus de 65.000 Palestiniens, en majorité des civils, en près de deux ans. L'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël avait entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.

A.Si. avec AFP