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Palestine

"Des actes d'agression": la flottille vers Gaza affirme avoir été "frappée" par un drone au large de Tunis, les autorités démentent

22 bateaux, qui ont rejoint la flottille mondiale Sumud, arrivent au large des côtes tunisiennes le 7 septembre 2025.

22 bateaux, qui ont rejoint la flottille mondiale Sumud, arrivent au large des côtes tunisiennes le 7 septembre 2025. - Photo par MOHAMED MDALLA / ANADOLU / Anadolu via AFP

Le bateau "a été frappé par un drone dans les eaux tunisiennes", comme l'affirme la "Global Sumud Flotilla", qui a pris la mer avec des militants et de l'aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé. Les autorités tunisiennes assurent n'avoir détecté "aucun drone".

La flottille vers Gaza a affirmé dans la nuit de lundi 8 à mardi 9 septembre qu'un de ses bateaux avait été "frappé" par un drone au large de Tunis, ce que les autorités tunisiennes ont démenti en disant n'avoir détecté "aucun" engin.

Le bateau "a été frappé par un drone dans les eaux tunisiennes", a écrit sur Instagram la "Global Sumud Flotilla", qui a pris la mer avec des militants et de l'aide humanitaire pour le territoire palestinien assiégé.

Elle a partagé une vidéo provenant d'une caméra de surveillance du bateau, sur laquelle on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s'exclamer et reculer avant qu'une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone.

"Des actes d'agression"

Un journaliste de l'AFP arrivé rapidement à Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a pu voir le bateau entouré par d'autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant "Free, Free Palestine".

Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage

La flottille a affirmé que les six personnes à bord étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant "des actes d'agression visant à faire dérailler (sa) mission".

Mais la Garde nationale tunisienne a affirmé à l'AFP n'avoir détecté "aucun drone".

"Selon les constatations préliminaires, un incendie s'est déclaré dans les gilets de sauvetage", a dit à l'AFP Houcem Eddine Jebabli, son porte-parole.

Les informations faisant état de la présence d'un drone "sont dénuées de tout fondement", a insisté la Garde nationale dans un communiqué sur sa page officielle sur Facebook, émettant l'hypothèse que le feu ait pu être déclenché par un mégot de cigarette.

"C'était à 100% un drone"

Houcem Eddine Jebabli avait initialement indiqué que le bateau se trouvait à 50 milles du port de Sidi Bou Saïd.

Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d'un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone.

"C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe", a affirmé ce militant, Miguel.

La rapporteure spéciale de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, qui vit en Tunisie et s'est rendue dans la nuit au port de Sidi Bou Saïd, a partagé sur X une vidéo de la caméra de surveillance du bateau.

"1. Bruit de ce que l'équipage a identifié comme étant un drone. 2. L'équipage déclenche l'alerte et appelle à l'aide. 3. Explosion. À vous d'en tirer les conclusions", a-t-elle écrit.

"S'il est confirmé qu'il s'agit d'une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne", avait plus tôt dit Francesca Albanese devant des journalistes au port de Sidi Bou Saïd.

L'AFP a sollicité l'armée israélienne pour un commentaire, mais n'a pas obtenu de réponse dans l'immédiat.

La bande de Gaza est le théâtre d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Les Nations Unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique".

Les navires de la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) ont prévu d'atteindre Gaza à la mi-septembre afin d'y acheminer de l'aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Le départ du convoi tunisien est prévu mercredi. Il a été reporté en raison des conditions météorologiques et du retard pris par la flottille partie de Barcelone, venue rejoindre les militants de Tunisie avant que tous les bateaux ne prennent la mer ensemble vers Gaza.

F.R. avec AFP