Gaza: le Hamas répond à Trump que ses menaces ne font que "compliquer les choses"

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 21 janvier 2025, Washington DC. (Photo d'illustration) - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Les déclarations du président Donald Trump menaçant Gaza d'un "enfer" si les otages ne sont pas libérés d'ici à samedi sont "sans valeur et ne font que compliquer les choses", a affirmé ce mardi 11 février à l'AFP l'un des dirigeants du Hamas.
"Trump doit se rappeler qu'il y a un accord (de trêve) qui doit être respecté par les deux parties (Israël et le Hamas) et que c'est le seul moyen de faire revenir les prisonniers", a déclaré Sami Abou Zouhri, un chef du mouvement islamiste palestinien. "Le langage des menaces est sans valeur et ne fait que compliquer les choses", a-t-il ajouté.
Une trêve plus que fragile
Cette trêve, dont parle Sami Abou Zouhri, est pour le moins fragile. Négociée par l'intermédiaire du Qatar avec l'aide des États-Unis et de l'Egypte, elle est entrée en vigueur le 19 janvier dernier entre Israël et le Hamas, après plus de 15 mois d'une guerre ayant dévasté la bande de Gaza.
Le cessez-le-feu a permis jusqu'ici la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités, en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés. Au total 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve s'achevant le 1er mars 2025. Mais le Hamas a annoncé ce lundi 10 février qu'il reportait sine die le prochain échange devant avoir lieu samedi, en accusant Israël de multiples violations de la trêve.

Israël a qualifié la décision du Hamas de "violation totale" de l'accord et ordonné à son armée de se tenir prête "à tous les scénarios". Le Hamas a ensuite assuré que la porte restait "ouverte" pour que la libération d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens "se déroule selon le plan prévu", ce samedi, "une fois qu'(Israël) se sera acquitté de ses obligations".
"En ce qui me concerne, si tous les otages ne sont pas ramenés d'ici samedi midi, je pense que c'est une date convenable, je dirais: annulez (l'accord) et rien ne va plus, qu'un véritable enfer se déchaîne", a déclaré Donald Trump ce lundi 11 février.