L'armée israélienne appelle les habitants de Gaza-ville à partir vers une "zone humanitaire" avant un assaut

Des Palestiniens fuyant vers le sud voyagent dans un camion avec leurs effets personnels, sur la route côtière près du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 août 2025. - Eyad BABA / AFP
L'armée israélienne a appelé ce samedi 6 septembre les habitants de Gaza-ville à évacuer vers une "zone humanitaire" déclarée par Israël plus au sud de la bande de Gaza, en prévision d'un assaut au sol à venir sur la plus grande ville du territoire palestinien.
"À partir de maintenant, et dans le but de faciliter le départ des habitants de la ville, nous déclarons la zone [côtière] d'Al-Mawasi [dans le sud de la bande de Gaza] comme zone humanitaire", annonce un message en arabe "aux habitants de la ville de Gaza et à tous ceux qui s'y trouvent" publié sur les réseaux sociaux par le colonel Avihai Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.
"Profitez de l'occasion pour vous déplacer sans tarder vers la zone humanitaire et rejoindre les milliers de personnes qui s'y sont déjà rendues", ajoute le texte alors que l'ONU estime à environ un million le nombre de personnes présentes dans la région de Gaza-ville et met en garde contre un "désastre" à venir en cas d'expansion de l'offensive israélienne sur la cité.
Israël refuse un accord de trêve
Alors que le Hamas a donné son accord en août à une proposition d'accord de trêve et de libération des otages à Gaza présentée par les médiateurs (Egypte, Etats-Unis et Qatar), le gouvernement israélien exige désormais du mouvement islamiste palestinien qu'il dépose les armes, libère tous les otages qu'il retient et cède le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza à Israël, entre autres.
Dans un autre communiqué, en anglais, l'armée israélienne écrit que la "zone humanitaire" déclarée en prévision de "l'expansion de [son] opération terrestre à Gaza" comprend "des infrastructures humanitaires essentielles telles que des hôpitaux de campagne, des conduites d'eau et des installations de dessalement, ainsi que l'approvisionnement continu en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux pour la zone".
Elle affirme que "l'effort d'aide humanitaire pour la zone [...] se poursuivra de manière continue en coopération avec l'ONU et les organisations internationales, parallèlement à l'expansion de l'opération terrestre".
"Aucun endroit sûr"
Depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a mené de nombreux bombardements sur des zones qu'elle avait déclarées "humanitaires" et "sûres" pour les habitants, affirmant y viser des combattants du Hamas se cachant au milieu des civils.
Des dizaines de Palestiniens interrogés dans la ville de Gaza par l'AFP depuis plusieurs semaines ne cessent de répéter qu'il n'y "a aucun endroit sûr" dans la bande de Gaza et qu'ils préfèrent encore mourir sur place plutôt que d'être déplacés une énième fois.