Échange d'otages et de prisonniers, durée: ce que l'on sait de la proposition de trêve américaine sur Gaza

Une trêve loin d'être encore actée. Alors que la situation humanitaire est toujours critique à Gaza, les États-Unis ont soumis à Israël et au Hamas une proposition de cessez-le-feu pour suspendre les hostilités au sein du territoire palestinien.
• Des négociations en pleine crise humanitaire à Gaza
Les négociations sur un cessez-le-feu visent à mettre fin à près de 20 mois de guerre dévastatrice. L'État hébreu a intensifié son offensive à Gaza le 17 mai dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien, d'anéantir le Hamas et de libérer les derniers otages, enlevés lors de l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'Agence France Presse établi à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas ce jour-là, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 54.249 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
La situation humanitaire à Gaza reste désastreuse même si l'aide commence enfin à rentrer dans le territoire après un blocus de plus de deux mois imposé par Israël. Un porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Jens Laerke, a déclaré vendredi à Genève que Gaza était "l'endroit le plus affamé au monde", où "100% de la population est menacée de famine".
• 60 jours de trêve et des échanges d'otages et de prisonniers
Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de cinq otages vivants et neuf morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.
Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
• Washington affirme qu'Israël a "approuvé" sa proposition
Bien qu'il n'y a eu jusqu'ici aucune réaction officielle de la part d'Israël, la porte-parle de la Maison Blanche Karoline Leavitt a annoncé jeudi soir que la proposition américaine avait été approuvée par l'État hébreu.
"Je peux confirmer que l'émissaire (Steve) Witkoff et le président ont soumis au Hamas une proposition de cessez-le-feu que Israël a approuvée et soutenue", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'"Israël a signé cette proposition avant qu'elle ne soit envoyée au Hamas", et que "les discussions se poursuivent".
Selon les médias israéliens dont le Times of Israel, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré aux familles des otages détenus à Gaza qu'il avait accepté l'accord.
• Le Hamas émet des réserves
Réagissant à cette proposition, le Hamas a indiqué qu'elle ne répondait pas à ses demandes, dans la mesure où elle "signifie, en essence, la perpétuation de l'occupation, la poursuite des meurtres et de la famine", a déclaré jeudi soir Bassem Naïm, un des dirigeants en exil du Hamas.
Cette proposition "ne répond à aucune des demandes de notre peuple, notamment l'arrêt de la guerre et de la famine", a-t-il ajouté, soulignant que le mouvement examinait la réponse à lui donner.
Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a appelé vendredi à employer "toute la force nécessaire" contre le Hamas.
Après que le Hamas a rejeté une nouvelle fois la proposition d'accord, il n'y a plus d'excuses (...). Nous avons déjà manqué trop d'occasions. Il est temps d'y aller avec toute la force nécessaire, sans sourciller, pour détruire et tuer entièrement le Hamas" dans la bande de Gaza, écrit-il sur sa chaîne Telegram.