"Obsession anti-israélienne": le gouvernement Netanyahu dit rejeter les "pressions extérieures" sur Gaza

Benjamin Netanyahu à Jérusalem le 10 décembre 2023 - RONEN ZVULUN / POOL / AFP
Israël a dénoncé ce mardi 20 mai "les pressions extérieures" après l'annonce par le Royaume-Uni de la suspension de ses négociations pour un accord de libre-échange avec le gouvernement israélien en réponse à l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza.
"Les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de sa voie, qui est de défendre son existence et sa sécurité contre des ennemis qui cherchent à le détruire", ont indiqué les Affaires étrangères dans un communiqué. "Si, en raison de son obsession anti-israélienne et de considérations politiques internes, le gouvernement britannique est prêt à nuire à l'économie britannique, c'est son droit", a-t-il dit.
Dans la même journée, le gouvernement britannique a suspendu des négociations commerciales avec Israël, convoqué son ambassadrice à Londres et imposé des sanctions contre des colons de Cisjordanie pour protester contre l'extension des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza.
Plus de 500 Palestiniens morts à Gaza en huit jours
Devant la Chambre des communes, le Premier ministre Keir Starmer s'est dit "horrifié" par la situation dans l'enclave palestinienne, réitérant ses appels au cessez-le-feu.
La veille, dans un communiqué commun avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney, le dirigeant travailliste avait menacé Israël d'"actions concrètes" si le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne mettait pas fin à ses opérations militaires et ne levait pas ses restrictions sur l'aide humanitaire à destination de Gaza.
Plus de 500 Palestiniens sont morts à Gaza au cours des huit derniers jours, alors qu'Israël affiche son intention de prendre le contrôle militaire de l'ensemble du territoire.
Devant les Communes, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a estimé que l'offensive en cours ne permettrait pas la libération des otages encore aux mains du Hamas depuis ses attaques du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël.
Il a appelé à la fin du blocus humanitaire de Gaza et condamné "l'extrémisme" de certaines franges du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
"Un affront fait aux valeurs du peuple britannique"
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette nouvelle aggravation. C'est incompatible avec les principes qui régissent notre relation bilatérale", a-t-il dit.
"C'est un affront fait aux valeurs du peuple britannique. Par conséquent, j'annonce aujourd'hui que nous avons suspendu les négociations avec le gouvernement israélien sur un accord de libre-échange."
Paris appelle de son côté la Commission européenne à examiner si Israël respecte ou non son accord d'association avec l'Union européenne (UE) et "ses obligations vis-à-vis des droits de l'Homme", dans le cadre de son offensive militaire, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Ce mardi, la Défense civile locale a relevé de nouveaux bombardements dans la bande de Gazan provoquant la mort mardi de 44 personnes dont des enfants.