Attaques en Israël: à Sdérot, à la lisière de Gaza, les habitants craignent la présence de terroristes

Mètres après mètres, doigts sur la gâchette, des soldats israéliens sont encore à la recherche de terroristes du Hamas dans la ville de Sdérot, à un kilomètre de la bande de Gaza. Ils craignent, tout comme la population, que certains se soient infiltrés dans la zone.
Dans cette ville du sud du pays, un commando palestinien lourdement armé est parvenu, samedi matin, à semer le chaos tirant sur les civils. Les traces du massacre sont encore visibles. Des essaims de mouches pullulent autour de vêtements imprégnés de sang, des fournitures médicales d'urgence sont éparpillées devant le commissariat, des voitures criblées de balles ou carbonisées jonchent les rues. Au total, plus de 900 Israéliens ont été tués dans le pays selon un bilan officiel et 1500 corps de terroristes du Hamas ont été retrouvés.
À l'entrée de Sdérot, les policiers et militaires israéliens, qui ont par ailleurs annoncés avoir "plus ou moins repris le contrôle" à la frontière avec Gaza, se préparent dans une tension extrême au rythme des salves de roquettes. L'alerte sonne toute la journée. Ils ont à peine dix secondes pour se réfugier. Des chars tournent dans les rues et des détonations retentissent.
"Je ne reconnais plus ma ville"
Les habitants, paniqués à l'idée que des terroristes puissent encore se trouver dans leur quartier, ont déserté le centre-ville, devenu fantomatique. "À chaque seconde, nous pensions que nous allions mourir", lâche à l'AFP Ortal Dadya, une mère de famille israélienne de 39 ans, au lendemain de l'attaque, sortant d'une pièce sécurisée de sa résidence où elle s'était cachée.
"Je veux quitter Sdérot mais j'ai peur, mes enfants refusent de sortir", confiait-elle.
Lauretta, qui vit dans cette ville depuis 26 ans, n'a pas non plus voulu quitter son appartement. "J'ai très peur, vraiment très peur, encore maintenant. Parce qu'ici on entend les roquettes tomber. Et là, en bas, il y a eu une fusillade. Bien sûr que je suis effrayée, on prie tout le temps chaque heure, pour nous aider", raconte-t-elle au micro de BFMTV.
Lauretta continue de passer ses nuits dans un abri, en compagnie de cinq autres personnes, dans une petite pièce dont la fenêtre et la porte sont blindées.

Un autre homme, Nicolaï, qui craint que des terroristes cachés attaquent par surprise, explique à France Inter ne pas pouvoir partir en raison de ses parents, trop âgés pour "bouger".
"Beaucoup de personnes sont mortes. Je ne reconnais plus ma ville, dans mon immeuble il y a 18 appartements, mais on est les seuls à être restés", souligne-t-il.
Certains ont quant à eux sauté le pas et ont décidé de fuir. Comme les membres de cette famille, direction la pointe sud de l'Israël, quatre petites valises dans le coffre, rapporte la radio. "À Eilat ou dans le centre, on se décidera une fois qu’on aura quitté la zone dangereuse, mais pour le moment, nous ne savons pas où nous allons. On suit le mouvement peu importe", déclare Salior, le père.
Il ajoute: "On voulait partir avant, mais quand on a entendu qu'il y avait des terroristes infiltrés, on s'est barricadés à la maison. Ma femme est très angoissée, moi j’essaie de rester cool et de faire bonne figure pour les enfants, pour ne pas les inquiéter".
La grand-mère, apeurée, l'affirme: "Nous devons partir vite parce qu’il y a une alerte rouge. C’est le bazar, nous sommes très inquiets, ici à Sderot, on souffre vraiment beaucoup".