La mairie de Malakoff se voit ordonner par la justice de retirer un drapeau palestinien de son fronton

Le fronton de l'hôtel de ville de Malakoff, sur lequel était hissé le drapeau palestinien ce samedi 20 septembre 2025. - CAROLINE PAUX / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a ordonné ce samedi 20 septembre à la mairie de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine, de retirer de son fronton un drapeau palestinien, hissé en amont de la reconnaissance par la France d'un État de Palestine.
Cette décision intervient après une consigne du ministère de l'Intérieur demandant aux préfets de s'opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies en saisissant la justice administrative.
Plus tôt dans la journée, la mairie de Malakoff s'estimait dans un communiqué victime d'un "coup de force préfectoral" après avoir décidé de pavoiser un drapeau palestinien sur le fronton de l'édifice.
Des policiers sur place vendredi soir
Ce drapeau a été installé ce vendredi pour "saluer la décision de la France de reconnaître officiellement" l'État de Palestine. Une annonce qui doit être faite par Emmanuel Macron, ce lundi 22 septembre.
La maire de Malakoff, Jacqueline Belhomme (PCF), a indiqué que des agents de la police nationale lui avaient rendu visite ce vendredi soir, après 20 heures, "sur la base d'une injonction du préfet des Hauts-de-Seine", Alexandre Brugère. Selon l'édile, les forces de l'ordre l'avaient sommée de retirer le drapeau, ce qu'elle a dit avoir refusé.
"La ville de Malakoff dénonce ce coup de force préfectoral contre la libre administration des communes", écrivait-elle dans ce communiqué, déplorant le référé déposé par le préfet devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise et l'audience qui était programmée ce samedi à 11h30.
L'Intérieur met en avant le principe de neutralité
La maire a pointé du doigt "des délais qui ne permettent à la ville ni de présenter sa défense, ni même d'être représentée à l'audience".
"La ville de Malakoff s'interroge sur la légitimité d'un ministre de l'Intérieur démissionnaire à imposer aux communes des décisions contraires à l'expression officielle et diplomatique de son pays", soulignait également la mairie, qui note une différence de traitement face au pavoisement de drapeaux ukrainiens.
Bruno Retailleau, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, avait émis un télégramme ce vendredi 19 septembre aux préfets alors qu'Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, avait appelé plus tôt cette semaine à leur pavoisement le 22 septembre prochain.
"Le principe de neutralité du service public interdit de tels pavoisements", a indiqué la place Beauvau, demandant aux préfets "de déférer à la juridiction administrative" la décision des maires qui décideraient de pavoiser aux couleurs palestiniennes leur hôtel de ville.