"Indécent": Volodymyr Zelensky accuse la Russie de se "soustraire" à l'organisation d'une rencontre avec Vladimir Poutine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors d'une réunion avec le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 18 août 2025. - Mandel NGAN
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé ce jeudi 21 août la Russie de chercher à "se soustraire" à la "nécessité" d'organiser une rencontre avec le président Vladimir Poutine pour trouver une issue à la guerre provoquée par l'invasion russe.
"À l'heure actuelle, les signaux envoyés par la Russie sont tout simplement indécents. Ils essaient de se soustraire à la nécessité d'organiser une réunion", a accusé Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne sur les réseaux sociaux.
À la place, les Russes "poursuivent leurs attaques massives contre l'Ukraine et leurs assauts féroces le long de la ligne de front", a-t-il dénoncé.
La Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une attaque massive sur l'Ukraine, utilisant 574 drones et 40 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, un nombre record depuis la mi-juillet. Ces frappes ont fait deux morts, un à Kherson et un autre à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont aussi largement détruit une entreprise américaine dans la ville de Moukatchevo, dans l'ouest de l'Ukraine, a précisé Volodymyr Zelensly.
"Les Russes savaient exactement où ils avaient lancé les missiles. Nous croyons qu'il s'agissait d'une frappe délibérée spécifiquement sur une propriété appartenant à des Américains", a noté le président ukrainien. L'attaque contre Moukatchevo a fait 23 blessés, selon un nouveau bilan des autorités locales.
Donald Trump tempère son enthousiasme
Très satisfait de sa rencontre avec Vladimir Poutine le 15 août, Donald Trump a reconnu jeudi qu'il n'en saurait davantage sur les chances de paix que "dans les deux prochaines semaines". "Après cela, nous devrons peut-être adopter une approche différente", a-t-il estimé sans plus de détail.
Après avoir rencontré Vladimir Poutine en Alaska puis Volodymyr Zelensky lundi à la Maison Blanche, Donald Trump avait dit préparer une rencontre entre les dirigeants russe et ukrainien. Mais la participation des belligérants semble encore loin d'être acquise.
Si Vladimir Poutine semble avoir accepté le principe de cette rencontre, qu'il refusait jusque-là, ni date ni lieu n'ont été annoncés, et Moscou a souligné mercredi qu'une telle rencontre devait être "préparée avec le plus grand soin". Paris a dénoncé jeudi une "absence de volonté" de la Russie de mettre fin à la guerre.
Volodymyr Zelensky, de son côté, a déclaré devant un groupe de médias vouloir comprendre "l'architecture des garanties de sécurité d'ici sept à dix jours". Ensuite, "nous devrions avoir une réunion bilatérale dans une semaine ou deux", a souhaité le dirigeant ukrainien, dont ce serait le cas échéant la première rencontre avec son homologue russe depuis 2019.
Volodymyr Zelensky a proposé la Suisse, l'Autriche ou la Turquie pour une éventuelle rencontre. Il a en revanche écarté la Hongrie, jugée trop proche du Kremlin.