Date, lieu, participants… Quels contours pour une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine?

Une rencontre "actée" selon Emmanuel Macron. À l'issue de la réunion entre plusieurs dirigeants européens, Volodymyr Zelensky et Donald Trump à la Maison Blanche ce lundi 18 août, les contours d'un sommet entre les présidents ukrainien et russe pour discuter de la fin de la guerre en Ukraine se dessinent. Selon le dirigeant américain, Vladimir Poutine a accepté de rencontrer son homologue ukrainien, un sentiment partagé par Volodymyr Zelensky.
Un face-à-face avant une rencontre avec Donald Trump?
Toutefois les détails de ce sommet historique restent flous. Le président américain a annoncé avoir "commencé les préparatifs" pour déterminer date, lieu, participant et sujets de discussions.
Selon Volodymyr Zelensky, Donald Trump a soutenu une rencontre "tripartite entre les États-Unis, l'Ukraine et la Russie", lors de son appel téléphonique au dirigeant russe, pendant le sommet avec les Européens.
"Vladimir Poutine a proposé d'abord une rencontre bilatérale, seulement entre l'Ukraine et la Russie, et ensuite une rencontre trilatérale, Ukraine-Russie-États-Unis", a détaillé le président ukrainien aux journalistes.
De son côté, Emmanuel Macron a demandé lors de la réunion au sommet à la Maison Blanche que les Européens soient associés aux discussions entre les Etats-Unis, la Russie. "Lorsqu'on parle de garanties de sécurité (pour l'Ukraine), nous parlons de la sécurité de tout le continent européen", a-t-il lancé devant Donald Trump et les principaux dirigeants européens.
Finalement, ce mardi, le président a indiqué dans une interview donnée à TF1/LCI. qu"il a été "décidé d'un rendez-vous bilatéral [Poutine/Zelensky], puis d'une trilatérale et enfin une multilatérale où les Européens doivent être autour de la table. Nous avons acté que nous lançons le processus de travail sur les garanties de sécurité".
Une rencontre d'ici deux semaines?
Reste à savoir quand et où la rencontre entre les dirigeants des deux nations en guerre s'organisera. Donald Trump a indiqué s'atteler à "commencer les préparatifs", mais rien n'est pour le moment défini.
"Donald Trump propose d'organiser cette rencontre le plus vite possible, mais pour cela il faut l'accord de tous", a expliqué Volodymyr Zelensky à l'issue de la réunion à la Maison Blanche.
Face aux journalistes, le chancelier allemand Friedrich Merz a expliqué qu'une rencontre entre les présidents russe et ukrainien "aurait lieu d'ici les deux prochaines semaines". Il a ajouté sur X qu'"un tel sommet doit être minutieusement préparé".
Emmanuel Macron, quant à lui, a évoqué un sommet trilatéral "d'ici début septembre", auprès de TF1/LCI.
La Suisse, l'Autriche, les États-Unis...
Quant au lieu, la question reste épineuse. Emmanuel Macron a évoqué auprès de TF1/LCI l'hypothèse de voir le sommet se dérouler en territoire neutre, telle que la Suisse ou un autre pays. "Je plaide pour Genève", a-t-il indiqué.
"La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a rappelé le chef de l'État français. L'Autriche, pour sa neutralité constitutionnelle, est aussi évoquée par certains spécialistes de géopolitiques.
Toutefois, difficile pour Vladimir Poutine de se rendre en Europe en raison d'un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale. La Suisse et l'Autriche font partie des 125 États qui reconnaissent la CPI, contrairement aux États-Unis et à Donald Trump qui se sont toujours détachés de l'institution indépendante. Un territoire américain pourrait donc être choisi pour la réunion tripartite, comme ce fut le cas lors de la dernière réunion entre les présidents russe et américain en Alaska.
La crainte d'une promesse russe brisée
Sur le fond aussi, les contours du sommet restent flous. Alors que la Russie veut que l'Ukraine adhère à chacune de ses demandes et dépose les armes, cette solution est inenvisageable pour Kiev et ses alliés européens.
Volodymyr Zelensky a toutefois annoncé que le sujet des concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", laissant entendre que cette demande russe fera partie des grands sujets abordés lors de leur tête-à-tête.
Après le sommet Trump-Poutine, l'émissaire spécial du président américain, Steve Witkoff, avait assuré que la Russie avait fait "des concessions" territoriales concernant "l'ensemble des cinq régions" de l'est du pays.
Malgré tout, en Ukraine et en Europe, beaucoup restent prudents. Si Vladimir Poutine semble avoir accepté pour la première fois de rencontrer son homologue ukrainien, il avait auparavant toujours rejeté l'idée catégoriquement, jugeant Volodymyr Zelensky illégitime.
Aussi, certains se souviennent de promesses du chef du Kremlin jamais tenues, comme un sommet qui devait avoir lieu en 2022 avec notamment les présidents français et américain, en vain.
D'autant plus qu'en parallèle des discussions diplomatiques, la Russie continue avec force son offensive en Ukraine et grignote la ligne de front.
Les alliés de l'Ukraine réfléchissent de leurs côtés activement à fournir "des garanties de sécurité" à Kiev, d'ici dix jours. Des garanties de sécurité qui seraient fournies à l'Ukraine par ses alliés du Vieux continent, en "coordination" avec les Etats-Unis.
Selon Donald Trump, Vladimir Poutine serait prêt à accepter de telles garanties de sécurité.