Otan, territoires, sécurité... Les enjeux cruciaux de la rencontre de Volodymyr Zelensky et les Européens avec Donald Trump

Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche le 28 février 2025 - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, présenté comme "historique", n'a finalement débouché sur aucune annonce concrète pour mettre fin à la guerre en Ukraine, déclenchée en 2022 par l'invasion russe. Trois jours après, une autre rencontre pourrait être décisive: Volodymyr Zelensky va être reçu à la Maison Blanche ce lundi 18 août.
Six mois après la scène de vilipendage du président ukrainien qui a fait le tour du monde dans le même bureau, les dirigeants européens feront cette fois bloc autour de Volodymyr Zelensky.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb et le chef de l'Otan Mark Rutte l'accompagneront dans le bureau de Donald Trump. Avec pour objectif de mettre fin au conflit, en garantissant la sécurité de Kiev.
• Vers une cession de territoires ukrainiens?
L'un des enjeux principaux de la rencontre est de savoir si Kiev va devoir renoncer à des territoires, notamment les régions de l'est ukrainien, occupées par l'armée russe. Après le sommet Trump-Poutine, l'émissaire spécial du président américain, Steve Witkoff, a assuré que la Russie avait fait "des concessions" territoriales concernant "l'ensemble des cinq régions" de l'est du pays. "Il y a une importante discussion sur Donetsk et ce qui se passera là-bas", a ajouté Steve Witkoff sur la chaîne CNN.
Sur son réseau Truth Social, dans la nuit de dimanche à lundi, Donald Trump a exclu que l'Ukraine récupère la Crimée "donnée par Obama (il y a 12 ans, sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré)".
"Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s'il le veut, ou il peut continuer à combattre", a-t-il martelé.
D'après un responsable au fait des échanges téléphoniques entre Donald Trump et des dirigeants européens qui ont suivi le sommet en Alaska, le président américain soutient une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l'est de l'Ukraine.
Selon cette source anonyme à l'AFP, le président russe "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass" et cède ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. Il propose aussi un gel du front dans les régions ukrainiennes de Kherson et Zaporijjia.
De son côté, dimanche, lors d'une conférence de presse avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président ukrainien avait assuré que "de par la Constitution de l'Ukraine, il est impossible d'abandonner ou de céder des territoires".
• Quelles garanties de sécurité pour l'Ukraine?
Dimanche, à l'issue de la réunion de la "coalition des volontaires", pays alliés de Kiev, Emmanuel Macron a expliqué que la rencontre avec Donald Trump était l'occasion "de présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens", et de demander aux Américains "jusqu'à quel point" ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité offertes à l'Ukraine dans un éventuel accord de paix.
"Nous avons convenu de garanties de sécurité solides", a assuré Steve Witkoff après le sommet Trump-Poutine, ajoutant que ces garanties étaient en mesure selon lui de "changer la donne".
• Une entrée dans l'Otan complètement exclue
Pour garantir la sécurité de l'Ukraine et éviter une nouvelle invasion russe, une chose est certaine: Kiev ne rentrera pas dans l'Otan. Dans son message dans la nuit sur Truth Social, Donald Trump l'a réitéré: "PAS QUESTION POUR L'UKRAINE D'ENTRER DANS L'OTAN".
En rentrant d'Alaska, le président américain a évoqué une solution inspirée de l'article 5 de l'Otan, mais en dehors toutefois du cadre de l'Alliance considérée par Moscou comme une menace existentielle à ses frontières. Volodymyr Zelensky a salué une décision "historique" des États-Unis, mais l'Europe veut aller plus loin.
D'après la Première ministre italienne, il s'agirait de définir une clause de sécurité collective qui permettrait à l'Ukraine d'obtenir le soutien "de tous ses partenaires, y compris des États-Unis", en cas de nouvelle attaque.