Pour le patron de Wagner, la Russie doit "mettre un terme définitif" à la guerre en Ukraine

Evguéni Prigojine s'affichant le 3 mars 2023 en Ukraine. - AFP PHOTO / Telegram channel @concordgroup_official / AFP
Une première étape vers la fin du conflit? Comme repéré par nos confrères de TF1, Evgueni Prigojine, le sulfureux fondateur et dirigeant du groupe paramilitaire russe Wagner, a appelé sur le réseau social Telegram à mettre fin à "l'opération militaire spéciale" menée par la Russie depuis le 22 février 2022.
"Pour les autorités et pour la société dans son ensemble, il est aujourd'hui nécessaire de mettre un terme définitif à l'opération militaire spéciale", a-t-il dit.
"Les objectifs sont atteints"
Selon ce proche du président russe Vladimir Poutine, il est toutefois capital que la Russie sorte par la grande porte de cette guerre. Pour lui, il faut "informer le monde entier que la Russie a atteint les résultats escomptés" alors que l'armée russe a pris, selon lui, "une grosse partie" du territoire ukrainien.
"Nous avons anéanti un grand nombre de combattants des Forces armées ukrainiennes et nous pouvons déclarer que les objectifs sont atteints", martèle-t-il, évoquant un couloir terrestre qui relie la Crimée au territoire russe et la prise de la mer d'Azov via Marioupol.
Ces territoires gagnés, "qui sont aujourd'hui sous le contrôle de la Russie", il convient pour Prigojine de désormais les défendre et les verrouiller, car ils "peuvent rester à la disposition de la Russie pendant des années." Parmi ces territoires évoqués, la ville de Bakhmout et sa région, théâtre d'une sanglante bataille durant laquelle de nombreux hommes de Wagner ont perdu la vie.
Lors de cette prise de parole sur le réseau social, Prigojine redoute également l'hypothèse d'une contre-attaque de l'armée ukrainienne qui, équipée d'armes occidentales, pourrait "quelque part percer nos défenses" et retourner la situation.
Crainte d'une colère populaire
Enfin, le dirigeant de Wagner a également évoqué les conséquences qu'aurait une hypothétique défaite russe en Ukraine, synonyme selon lui d'une "révolte populaire" contre "l'État profond embourbé dans le luxe et la bureaucratie."
"Ces gens qui aujourd'hui, sans faire aucun effort dans une opération militaire, sont le plus loin possible du théâtre des opérations", tacle-t-il.
En filigrane, cette attaque vise le ministre des Armées Sergueï Choïgou, avec qui les désaccords sont grands, et qu'il a déjà accusé à plusieurs reprises de ne pas venir sur le terrain. La déclaration vient également confirmer les graves dissensions et errements qui existent au sommet de l'état russe, repérées par les renseignements américains.
Ces nouvelles déclarations interviennent également alors que début avril, ce même Prigojine a admis que ses troupes continuaient de subir des lourdes pertes sur le champ de bataille.