L'UE et les États-Unis espèrent que "l'économie russe va s'effondrer" avec de nouvelles sanctions à venir, notamment sur le pétrole

Les États-Unis et l'Union européenne s'apprêtent à renforcer leur sanctions contre la Russie. Donald Trump a durci le ton contre Moscou après une attaque aérienne d'une ampleur sans précédent contre l'Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement.
"Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a insisté le président américain dimanche 7 septembre, indiquant qu'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre Moscou.
Donald Trump a notamment menacé de s'en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l'Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif.
Le président américain est "très mécontent" des achats de pétrole russe par des pays de l'UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi, pointant du doigt la Slovaquie et la Hongrie.
Son ministre des Finances, Scott Bessent, a confirmé que les États-Unis étaient "prêts à faire monter la pression" sur la Russie, appelant les Européens à faire de même.
"Si les États-Unis et l'UE peuvent se mettre d'accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s'effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations", espère Scott Bessent.
L'envoyé spécial de l'UE pour les sanctions David O'Sullivan est à Washington pour discuter dès ce lundi 9 septembre de nouvelles sanctions. Les échanges devraient se poursuivre mardi.
Vers un 19ème paquet de sanctions
L'Union européenne prépare un 19ème paquet de sanctions contre la Russie, qui pourrait être présenté dans la semaine. Celui-ci viserait les systèmes de paiement et de cartes de crédit de la Russie, les échanges de cryptomonnaies ainsi que les échanges d'hydrocarbures, selon Bloomberg.
Le pétrole est particulièrement ciblé. Les responsables européens souhaitent limiter les voies utilisées par la Russie pour contourner les sanctions déjà existantes, en visant encore les "navires fantômes" qui acheminent le pétrole russe. Certaines entreprises bénéficiant d'exemptions, comme Rosneft, verraient leurs sanctions renforcées.
L'UE veut aussi limiter les approvisionnements de l'industrie militaire russe, en sanctionnant leurs fournisseurs. À condition qu'il y ait des preuves suffisantes, le Kazakhstan pourrait ainsi être frappé par des sanctions secondaires, selon des diplomates interrogés par Bloomberg.
"Ce pays se verrait alors interdire l'importation d'un ensemble spécifique de machines qui, selon les données commerciales de l'Union, sont toujours détournées en grande quantité vers la Russie, où elles sont utilisées pour la production d'armes", précise l'agence de presse économique.
Ce nouveau paquet de sanctions devra être accepté par les États membres.