BFM Business
International

Ils seraient environ 900: un amiral français donne une estimation de la "flotte fantôme" qui transporte du pétrole au mépris des sanctions

Le pétrolier "Eventin" au large de l'île de Rügen, en Allemagne, le 24 mars 2025. Le navire avait été immobilisé par les autorités allemandes, soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" utilisée par la Russie pour contourner les sanctions internationales.

Le pétrolier "Eventin" au large de l'île de Rügen, en Allemagne, le 24 mars 2025. Le navire avait été immobilisé par les autorités allemandes, soupçonné d'appartenir à la "flotte fantôme" utilisée par la Russie pour contourner les sanctions internationales. - STEFAN SAUER / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

Selon les propos d'un amiral français, environ 900 navires composent la flotte clandestine utilisée pour le transport du pétrole par certains pays entravés par des sanctions internationales.

La "flotte fantôme" utilisée par la Russie, mais aussi par l'Iran et la Corée du Nord, pour transporter du pétrole en contournant les sanctions pourrait compter "environ 900 navires", a affirmé mercredi un amiral français devant les députés.

"L'action de l'État est d'abord une surveillance particulièrement attentive de cette flotte dont on estime qu'elle pourrait se composer d'environ 900 navires, parmi lesquels une dizaine est suivie quotidiennement en Manche", a indiqué l'amiral Benoît de Guibert, préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord.

Cette flotte clandestine ne concerne "pas que les intérêts russes, mais également ceux d'autres pays comme l'Iran ou la Corée du Nord", a noté l'amiral.
Le monde qui bouge - L'Interview : Trump, le Kremlin à la Maison Blanche ? - 25/06
Le monde qui bouge - L'Interview : Trump, le Kremlin à la Maison Blanche ? - 25/06
6:47

Dans le cadre d'un dix-huitième train de sanctions proposé par la Commission européenne, l'Union européenne veut ajouter 70 pétroliers "fantômes" à sa liste de navires déjà utilisés par Moscou, qui compte actuellement 342 noms. Le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, avait pour sa part estimé à environ 500 le nombre total de navires de la flotte fantôme russe.

"Opacité du transport maritime"

Pour l'amiral Benoît de Guibert, "ce phénomène tire profit des libéralités du droit maritime international ainsi que de la relative opacité du transport maritime". "Il s'agit essentiellement de tankers de moyenne capacité, souvent de construction ancienne, récemment acquis par des opérateurs peu identifiables et ne respectant pas souvent les standards minimums de sécurité. Nous avons également des doutes sur la solidité de la police d'assurance face à cet enjeu", a-t-il rappelé.

J. Br. avec AFP