Boeing disparu: le copilote, un homme ordinaire, futur marié

Des proches des passagers portés disparus, le 15 mars. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Désormais au centre de l'enquête sur la disparition du Boeing 777 malaisien, le copilote et le pilote présentent un profil ordinaire et inoffensif à première vue: un commandant de bord militant de l'opposition progressiste, bricoleur et cordon bleu, et un jeune copilote sur le point d'épouser sa fiancée, elle aussi pilote de ligne.
L'analyse des commandes effectuées depuis le décollage de Kuala Lumpur le samedi 8 mars a révélé une succession d'actes "délibérés" ayant entraîné la disparition de l'avion, selon la Malaisie. Les autorités assurent s'intéresser à tous les passagers et personnels de bord du vol MH370, mais les difficultés d'accès au cockpit et la technicité requise ont orienté les enquêteurs en priorité vers le commandant et son copilote.
Samedi, une semaine après la volatilisation du Boeing, les domiciles de Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, et de Fariq Abdul Hamid, 27 ans, ont été perquisitionnés. Mais ni l'examen du passé des pilotes, ni l'audition de leur entourage n'ont pour l'instant permis de les impliquer, malgré l'étrangeté des derniers propos enregistrés dans le cockpit, prononcés par le copilote: "Et bien, bonne nuit".
Un homme croyant et bien élevé
Fariq Abdul Hamid attire l'attention des enquêteurs pour un autre élément: en 2011, il a invité une jeune Sud-Africaine dans le cockpit lors d'un vol reliant la Thaïlande à Kuala Lumpur, malgré les règles en vigueur dans l'aviation civile depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Mais là encore, tous ceux qui connaissent de près ou le loin ce fils de haut fonctionnaire décrivent un homme sans histoires, bien élevé, fiancé à une jeune femme de son âge rencontrée à l'école de pilotage il y a neuf ans. Selon les médias malaisiens, il s'agit de Nadira Ramli, 26 ans, pilote sur AirAsia, la filiale low cost de Malaysia Airlines, et fille d'un pilote chevronné de la compagnie.
Fariq se rendait régulièrement à la mosquée de son quartier, en banlieue de Kuala Lumpur, pour y prier ou suivre quelques cours de théologie islamique, selon l'imam Ahmad Sharafi Ali Asrah qui voit en lui "un bon garçon". Le gouvernement malaisien a exhorté l'opinion publique à ne pas tirer de "conclusions hâtives" sur les deux hommes qui, par ailleurs, n'avaient pas demandé exclusivement à voler ensemble ce jour-là, ce qui contredit l'idée d'un détournement qu'ils auraient fomenté.