Boeing 777 disparu: le pilote au coeur de l'enquête

La personnalité du pilote, qui avait un simulateur de vol personnel, intrigue les enquêteurs. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Les recherches continuent depuis la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines, dont les radars ont perdu la trace samedi 8 mars. Les enquêteurs, toujours sans réponses, se penchent actuellement sur la personnalité du pilote de l'avion. Car de l'aveu même des enquêteurs, qui pensent également à la piste de l'avion-missile, "toutes les pistes mènent au cockpit, avec le pilote lui-même et le copilote".
Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, est un pilote expérimenté. Il a rejoint la compagnie nationale malaisienne en 1981 et a effectué plus de 18.000 heures de vol, rapporte Le Parisien. Décrit par un co-pilote de la Malaysia Airlines comme un "geek" de l'aviation, il connaîtrait parfaitement le 777, le modèle du Boeing qui a disparu.
Pas de suicide
Sur Facebook -la page du pilote est aujourd'hui introuvable-Zaharie Ahmad Shah a publié plusieurs photos du simulateur de 777 qu'il a lui-même construit dans son domicile, situé en banlieue de Kuala Lumpur, raconte Le Parisien. Ce type de découverte ne serait pas surprenante chez un passionné d'aviation.
Les enquêteurs auraient d'ailleurs trouvé chez le pilote des maquettes d'avion et d'hélicoptères radio-commandés. Cependant, le simulateur a tout de même été démonté et remonté dans les locaux de la police, afin d'analyser les derniers élements enregistrés. Les enquêteurs américains trouvent en effet "bizarre" qu'un simple pilote dispose à son domicile d'un simulateur qui coûte plus de 60.000 dollars, selon la journaliste Laurence Haïm.
Mais les proches de Zaharie Ahmad Shah ne le croient pas capable d'avoir détourné sciemment l'avion, ni de s'être suicidé. "C'est quelqu'un de joyeux et de jovial, il aime les gens et faire quelque chose comme ça qui va causer tant de mal à plus de 200 personnes, plus les familles, ce n'est pas lui", a affirmé Peter Chong, un ami du pilote.
"Bonne nuit"
Si les soupçons se tournent sur cet homme de 53 ans, c'est notamment parce que les enquêteurs estiment que l'avion a été piloté, après sa disparition des écrans radars, par une personne "expérimentée", "compétente" et "en activité", capable d'éviter les radars civils.
Autre élément troublant: la Malaisie a confirmé que les derniers mots provenant du cockpit -"Eh bien bonne nuit"- ont été prononcé après la fermeture délibérée d'un système clé de communication. Les autorités n'ont pas révélé l'identité de l'auteur de ces mots, mais l'hypothèse est qu'il savait que le système venait d'être désactivé.
Les informations mènent au cockpit
Quatorze minutes après la fermeture de ce système, c'était au tour du transpondeur (qui transmet les informations sur la position de l'appareil) d'être désactivé. Puis l'avion s'est évanoui des écrans radars civils.
Aux Etats-Unis, dont plusieurs experts participent à l'enquête, le président de la commission de Sécurité Intérieure à la Chambre des représentants, Michael McCaul, a estimé que les informations des derniers jours "mènent au cockpit, avec le pilote et le co-pilote".
"En se basant sur les informations reçues de la sécurité intérieure, du contre-terrorisme, du renseignement, il s'est passé quelque chose avec le pilote", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision Fox News.