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Boeing disparu: la thèse du détournement, et encore beaucoup de questions

Un membre de l'armée de l'air indonésienne étudie une carte des zones visées par les recherches, le 12 mars.

Un membre de l'armée de l'air indonésienne étudie une carte des zones visées par les recherches, le 12 mars. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Que s'est-il passé à bord de l'appareil? Alors que la thèse du détournement est aujourd'hui privilégiée, elle porte encore beaucoup d'interrogations.

Alors que la thèse du détournement du Boeing 777 de la Malaysia Airlines est désormais privilégiée par les enquêteurs, beaucoup d'interrogations demeurent ce samedi, une semaine après sa disparition. Des systèmes de communication coupés, un appareil volontairement dévié qui va échapper près de 6 heures aux écrans radars civils avant d’être capté par des satellites militaires: que s'est-il passé à bord de l'appareil?

Pas si difficile d'échapper aux radars

Comment un avion peut-il, par exemple, si facilement échapper aux radars? Le phénomène est rare. Sans doute l'auteur connaissait-il le fonctionnement des avions. "Vous coupez le transpondeur pour ne plus être repéré par les radars civils, vous descendez pour vous mettre à mille mètres d'altitude: vous êtes en dessous des faisceaux radars", explique sur BFMTV Jean Serrat, ancien commandant de bord.

Si l'avion volait encore 6 heures après sa disparition, l'autre question qui se pose toujours est: où peut-il se trouver actuellement? Deux zones, bien plus larges qu'à l'origine, sont désormais envisagées. Même à l'intérieur des terres, dans un corridor allant du Kazakhstan au nord de la Thaïlande, ou dans un couloir reliant l'Indonésie au sud de l'océan Indien.

Ainsi, pour certains experts, la thèse de la disparition en mer semble un peu s'éloigner. "Comme il n'y a pas eu de crash quelque part, comme dans un bâtiment officiel, on peut maintenant espérer - mais il faut faire attention à ce que l'on dit - qu'ils sont allés vers une destination ou un aéroport désaffecté vers des îles, par exemple", reprend Jean Serrat.

La thèse du suicide peu probable

Mais pour d'autres spécialistes, cette thèse difficile à soutenir. "Il n'y a aucun espoir, et je trouve assez cruel par rapport aux familles de vouloir entretenir un espoir", estime de son côté Christophe Naudin, expert en sûreté aérienne, avant d'écarter aussi la thèse d'une opération suicide: "dans l'hypothèse d'un équipage qui souhaite se suicider, d'abord il faut que les deux pilotes soient d'accord, sinon il y a une bataille dans le cockpit, et il y a en a toujours un qui peut envoyer un signal."

Quel pourrait être alors le mobile d'un détournement? Certains spécialistes supposent que l'avion transportait des objets de valeur pourraient intéresser des pirates. "Les avions ont deux soutes, une première pour les bagages et généralement une autre pour les valeurs - lingots d'or, bijoux, billets de banque: ça pourrait être effectivement le vol de valeurs à bord de l'avion."

Sans aucune revendication, difficile pour le moment de connaître la vérité à laquelle aspirent les familles des victimes.

Caroline Piquet (vidéo: Camille Bourleaud)