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Asie

Vol MH370: des signaux automatiques envoyés à un satellite

L'armée de l'air indonésienne participe aux opérations de recherche du Boeing 777, le 13 mars 2014.

L'armée de l'air indonésienne participe aux opérations de recherche du Boeing 777, le 13 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Selon des médias américains, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, disparu il y a près d'une semaine, aurait envoyé des signaux automatiques à un satellite pendant plusieurs heures après sa disparition, ce qui signifierait qu'il a continué à voler pendant ce laps de temps.

Le vol MH370 de la Malaysia Airlines mystérieusement disparu avec 239 personnes à bord, samedi 8 mars, a-t-il été victime d'un acte criminel? Les dernières informations révélées par les médias américains, vendredi, semblent accréditer de plus en plus cette piste, alors que l'appareil reste introuvable malgré les moyens de recherche considérables mis en oeuvre pour tenter de le localiser.

Ainsi, selon le Wall Street Journal et la chaîne de télévision ABC, citant de hauts responsables, le Boeing 777 aurait envoyé des signaux à un satellite pendant cinq heures après sa disparition, ce qui pourrait laisser penser qu'il a continué son vol.

Une extinction manuelle des systèmes radio?

Selon des officiels américains, cités par la chaîne ABC, les deux systèmes de communications installés sur le Boeing 777, n'auraient pas été coupés à la même heure. Le premier a en effet émis son dernier signal à 1h07, le second -le transpondeur- à 1h21, soit 14 minutes plus tard. Ce qui, selon les Etats-Unis, viendrait approuver la thèse selon laquelle ils ont été coupés manuellement, par une intervention humaine.

L'avion n'aurait donc pas stoppé brutalement sa route à 1h07, heure de sa disparition des écrans radars, car en cas de crash soudain, les deux systèmes se seraient coupés simultanément. Ce qui signifie que l'appareil n'aurait donc pas été victime d'une avarie technique ou d'un accident.

Vol poursuivi pendant 5 heures?

Une autre information de taille est révélée par les médias américains, ce vendredi. Selon le Wall Street Journal et ABC, l'avion aurait par ailleurs continué à communiquer automatiquement avec un satellite, en envoyant des signaux réguliers (en l'occurence des "pings"), une fois par heure, pendant cinq heures après sa disparition supposée.

Le Boeing aurait ainsi poursuivi son vol pendant quatre ou cinq heures après sa dernière position connue par les radars, ce qui étendrait considérablement la zone de recherches, jusqu'à un périmètre de plus de 2.200 miles soit environ 3.500 kilomètres, si l'avion volait en vitesse de croisière. A cette allure, l'appareil a pu atteindre l'Océan Indien, le Pakistan ou même la mer d'Arabie.

Un détournement vers les îles Andaman?

Dans la lignée de l'hypothèse de la poursuite du vol, l'agence Reuters, citant des enquêteurs, évoque ce vendredi la possibilité que l'avion se soit délibérément dirigé vers les îles Andaman, un archipel situé à l'Ouest de la Thaïlande et du Myanmar, où des radars militaires l'aurait localisé, samedi dernier. Deux sources ont notamment indiqué à l'agence que le vol MH370 aurait emprunté un couloir aérien dans cette zone géographique, ce qui indiquerait que l'avion était piloté par quelqu'un possédant des notions d'aviation.

Par ailleurs, selon une troisième source malaisienne, proche de l'enquête, et citée par l'agence, les recherches s'orienteraient de plus en plus sur la théorie du détournement délibéré de l'appareil par une personne maîtrisant le pilotage. Les autorités malaisiennes n'ont pas souhaité réagir à ces informations.

Les recherches étendues à l'Océan Indien

Sans indiquer si des informations claires sur la localisation de l'avion sont en leur possession, les Etats-Unis ont d'ores et déjà indiqué que la zone de recherche va être étendue à l'Océan Indien. Un officiel du Pentagone a en effet indiqué qu'il y a des raisons de penser que le Boeing 777 s'y est crashé, rapporte notre correspondant à Washington, Mathieu Coache.

"D'après ce que je comprends, sur la base de nouvelles informations, pas nécessairement concluantes, mais nouvelles, la zone de recherches serait élargie à l'Océan indien", a déclaré de son côté le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. Un navire de guerre américain, l'USS Kidd, et un avion de surveillance ont été envoyés sur place pour mener des recherches. "L'USS Kidd transite par le détroit de Malacca en route pour l'Océan indien", a ainsi déclaré un responsable de la Marine américaine.

Le gouvernement malaisien a indiqué être au courant de ces informations et être en train de les examiner, a indiqué un responsable des opérations de recherche. On ignore encore si le pays compte déployer ses efforts dans la nouvelle zone recherchée. Jeudi, les autorités malaisiennes avaient démenti de précédentes informations du Wall Street Journal affirmant que les moteurs Rolls Royce de l'avion avaient continué d'envoyer des signaux au sol pendant quatre heures après la perte de contact avec le contrôle aérien.

Adrienne Sigel