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Boeing disparu: des enquêteurs français sur place, pour quoi faire?

Une réunion d'information avec les proches des passagers disparus, le 12 mars, en Malaisie.

Une réunion d'information avec les proches des passagers disparus, le 12 mars, en Malaisie. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses français des accidents d'avion va venir en renfort des équipes de recherche du Boeing disparu. Leur expertise pourrait permettre de faire progresser les investigations.

Ils sont arrivés lundi matin à Kuala Lumpur, en Malaisie. Trois experts français, membres du Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), vont désormais renforcer les équipes de recherches du Boeing 777 pour apporter leur savoir-faire. Car huit jours après sa disparition, le vol MH370 est toujours introuvable.

Le BEA est un organisme public mondialement reconnu. Il est le seul en France à mener les enquêtes techniques pour déterminer les causes d'un accident d'avion. Il dispose de l'expérience récente des investigations sur le crash Rio-Paris, disparu au beau milieu de l'Atlantique en juin 2009. La carcasse n'avait été retrouvée que deux ans plus tard.

Désormais, ce sont 25 pays qui sont impliqués dans ces investigations. "Le nombre des pays impliqués dans les opérations de sauvetage est passé de 14 à 25, avec ce que cela comporte comme nouveaux défis à relever en matière de coordination et de diplomatie", a déclaré dimanche le ministre malaisien de la Défense et des Transports, Hishammuddin Hussein.

Une expertise déjà éprouvée lors du crash Rio-Paris

Un travail de fourmi attend les enquêteurs: ils vont devoir analyser et recouper les informations des satellites et des radars civils et militaires. Mais les Français disposent de moyens ultra sophistiqués. "Le BEA est extrêmement compétent pour déchiffrer et décrypter les messages, qu'ils viennent du "Cockpit Voice Recorder", qui enregistre les conversations, ou du "Data Recorder", sur le comportement de l'avion", explique Gérard Feldzer, spécialiste en aéronautique.

Une avance technologique qui pourrait accélérer l’enquête, et aider à reconstituer la trajectoire de l’avion. En revanche, les trois experts ne communiqueront pas directement, et laisseront s'exprimer "exclusivement les autorités malaisiennes", ont-ils précisé.

Hors de France, le BEA intervient quand l'accident se produit dans les eaux internationales, dans deux cas: si le constructeur ou concepteur de l'avion est français ou partiellement; et si l'appareil est immatriculé ou exploité en France. Il peut aussi apporter une assistance technique, et participer en observateur à une enquête si un accident a fait des victimes françaises. Quatre Français se trouvaient à bord du vol MH370. La justice a d'ailleurs ouvert mardi dernier une enquête préliminaire pour homicides involontaires.

A. G. avec AFP (S. Hébrard et T. Osswalt)