"Le diplôme ne m'intéressait pas": Elon Musk a travaillé illégalement à son arrivée aux États-Unis, selon le Washington Post

Elon Musk, le 7 mai 2024 - Frederic J. Brown
Un passé qui ne colle pas vraiment avec ses affirmations répétées. Sur X, le réseau social qu'il a racheté et renommé en 2022, Elon Musk critique régulièrement l'immigration aux États-Unis. Or, le patron de SpaceX et Tesla aurait lui-même travaillé clandestinement de l'autre côté de l'Atlantique lorsqu'il entamait sa carrière, selon une longue enquête du Washington Post publiée ce samedi 26 octobre.
S'il raconte souvent son arrivée en Amérique en provenance de son Afrique du Sud natale afin de suivre un programme d'études supérieures à l'université de Stanford en 1995, il n'aurait en réalité jamais participé au moindre cours en Californie. La raison? Il préférait travailler sur le lancement de sa première start-up.
Or, les étudiants étrangers n’avaient justement pas le droit d’abandonner leurs études pour cela. Elon Musk est donc resté sans motif légal aux États-Unis, selon le quotidien américain.
"Le diplôme ne m'intéressait pas vraiment"
"Le diplôme ne m'intéressait pas vraiment, mais je n'avais pas d'argent et je n'avais pas le droit de rester légalement dans le pays, alors cela semblait être un bon moyen de résoudre les deux problèmes", a expliqué Elon Musk par écrit au Washington Post, en réponse à leur enquête.
En 1996, la société Mohr Davidow Ventures, a investi trois millions de dollars dans l'entreprise florissante du désormais célèbre homme d'affaires: Zip2, lancée un an plus tôt et destinée à aider les médias au développement sur le web. L'accord stipulait toutefois qu'il avait 45 jours pour obtenir un visa de travail, sinon l’accord serait caduc.
Dans un email envoyé en 2005, Elon Musk a avoué ne pas avoir d’autorisation lorsqu’il a fondé Zip2. Malgré cela, la société a été vendue contre environ 300 millions de dollars en 1999.
"Une zone grise"
Reste que selon le quotidien américain, l'entrepreneur de 53 ans ne s’est pas inscrit à Stanford, selon une déposition faite en mai 2009. Il y avait expliqué avoir appelé son responsable d’études peu après le début du semestre pour annoncer sa non-venue. Une décision qui aurait dû légalement entraîner son départ du pays.
À l'époque, l'immigration américaine était plus tolérante pour les étudiants étrangers, pour ensuite durcir les réglementations après le 11-Septembre. Le dépassement de la durée de validité d'un visa étudiant est par ailleurs courant aux États-Unis.
Elon Musk n’a jamais vraiment reconnu avoir travaillé dans l'illégalité, même s’il avait déclaré en 2013 s'être un temps situé "dans une zone grise". "J'étais légalement là en tant qu’étudiant", a-t-il néanmoins assuré dans un podcast de 2020.
Une forme d'ironie pour l'homme le plus riche du monde (277 milliards de dollars selon Bloomberg) qui a dépensé plus de 75 millions d’euros pour la campagne de Donald Trump à deux semaines de l'élection présidentielle. Le candidat républicain fustige souvent les "frontières ouvertes" des États-Unis dans ses discours.
Elon Musk pourrait d'ailleurs avoir un rôle dans son administration en cas de victoire de ce dernier le 5 novembre face à Kamala Harris.