Gaza: en pleine conférence de presse, Donald Trump est averti par son administration qu'un "accord est très proche" entre Israël et le Hamas

Un petit bout de papier qui indiquerait "qu'un accord au Moyen-Orient est très proche", selon Donald Trump. Le président des États-Unis tenait une conférence de presse ce mercredi 8 octobre à Washington sur la question des antifas, quand Marco Rubio lui a apporté une note, en lui chuchotant à l'oreille.
"Je viens de recevoir une note du secrétaire d’État indiquant que nous sommes très proches d’un accord au Moyen-Orient", s'est alors félicité le dirigeant américain devant les journalistes.
Le locataire de la Maison Blanche a annoncé un peu plus tôt une possible visite au Moyen-Orient en fin de semaine, à l'heure où des négociations se tiennent pour le quatrième jour consécutif en Égypte pour tenter de parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza.
Un déplacement de Donald Trump "peut-être vers la fin de la semaine"
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a fait état d'indices "très encourageants" concernant les négociations indirectes entre le Hamas palestinien et Israël, et dit avoir invité, en cas d'accord, le président américain pour "assister à sa signature".
Signe des fortes pressions pour conclure, des émissaires de Donald Trump, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani ainsi que le chef des services de renseignement turc Ibrahim Kalin ont été dépêchés dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, où les discussions ont repris en soirée.
À Washington, Donald Trump a indiqué qu'un accord de cessez-le-feu semblait "très proche". Il a dit qu'il se rendrait au Moyen-Orient "peut-être vers la fin de la semaine, peut-être dimanche, en fait".
"Nous verrons bien, mais il y a de fortes chances que cela se fasse. Les négociations avancent très bien", a-t-il affirmé. "Nous partirons probablement dimanche, voire samedi."
Basées sur le plan Trump, les pourparlers, lancés lundi, se tiennent deux ans après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Entretemps, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien, affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale. L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le gendre du président, Jared Kushner, sont à Charm el-Cheikh.
Les émissaires américains sont venus "avec un mandat solide du président Trump pour mettre fin à la guerre", selon Abdel Fattah Sissi.
"Pas confiance"
Des délégations du Jihad islamique et du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP) devaient rejoindre mercredi soir la délégation du Hamas en Egypte, a indiqué un dirigeant du Jihad islamique.
Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre contre des prisonniers palestiniens retenus par Israël, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.
Le Hamas et Benjamin Netanyahu ont dit soutenir le plan mais plusieurs points restent en suspens.
"Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en oeuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d'optimisme prévaut", a déclaré Taher al-Nounou, un dirigeant du Hamas participant aux discussions.
Il a ajouté que son mouvement avait échangé avec Israël "des listes de prisonniers (palestiniens) à libérer". Et selon une source proche du Hamas, "de premières cartes ont été présentées par la partie israélienne concernant le retrait de ses troupes".La veille, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement ne "faisait pas confiance" à Israël et réclamait des "garanties" de Donald Trump que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes".
Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition. Benjamin Netanyahu a dit soutenir le plan mais a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.
"Détruire le Hamas"
Dans ce contexte d'expectative, le ministre israélien d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, s'est rendu sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, provoquant l'ire du Hamas et de plusieurs pays arabes.
"Je prie seulement pour que notre Premier ministre permette une victoire totale à Gaza, afin de détruire le Hamas, avec l'aide de Dieu, et ramener les otages", a dit Itamar Ben Gvir, qui est hostile à tout accord avec le mouvement palestinien.
Des mois d'efforts des médiateurs, Qatar, Égypte, États-Unis, ont jusqu'à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s'effondrer.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.183 morts, en majorité des civils. L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.