Deux ans après l'attaque du 7-Octobre, combien reste-t-il encore d'otages israéliens à Gaza?

Il y a deux ans, le 7 octobre 2023, le Hamas perpétrait une attaque sanglante, sans précédent en Israël, et prenait 251 personnes en otages. Alors que l'armée israélienne mène depuis cette date une offensive meurtrière de représailles à Gaza, de nombreux otages sont encore aux mains du Hamas.

Itay Chen, David Cunio, Bar Kuperstein, Inbar Hayman... Deux ans, jour pour jour, après l'attaque terroriste du Hamas, les noms et les visages des otages continuent de résonner en Israël. Sur les 251 personnes enlevées ce 7 octobre 2023, en majorité des civils, 47 sont toujours aux mains du mouvement islamiste palestinien, et détenues à Gaza où l'armée israélienne continue sa déstructrice offensive.

Dans son dernier décompte datant du 22 juin, le ministère des Affaires étrangères israéliens faisait état de 49 otages. Depuis, le 29 août dernier, l'armée israélienne a annoncé que deux corps d'otages avaient été ramenés sur le sol de l'État hébreu.

Une vingtaine d'otages encore envie?

Sur les 47 otages restants, seule une vingtaine serait encore en vie. Près de la moitié des otages encore retenus dans l'enclave palestinienne ont été déclarés morts par Tsahal. Selon les derniers chiffres, au moins 25 otages israéliens sont décédés, ainsi que deux autres otages de nationalité tanzanienne et thaïlandaise.

Les personnes présumées vivantes sont des hommes, jeunes pour la plupart. Le plus jeune, Tamir Nimrodi est un soldat israélo-allemand de 20 ans enlevé à sa base proche du point de passage de Erez. L'otage le plus âgé, Omri Miran, 48 ans, a été enlevé chez lui au kibboutz Nahal Oz. La seule femme encore détenue par le Hamas est morte à 27 ans: Inbar Haïman, étudiante, a été enlevée au festival Nova.

Si ces données sont les dernières à avoir été rendues publiques, il est possible qu'elles ne soient plus d'actualités. D'autres otages ont pu mourir, à cause de leurs conditions de détention, exécutés par le Hamas, ou encore sous les bombes israéliennes qui pilonnent Gaza. Le 28 septembre dernier, le Hamas a dit avoir perdu le contact avec deux otages à Gaza-ville à cause des raids israéliens.

Des otages, émaciés, mis en scène dans des vidéos du Hamas

Les "hommes (encore en vie, NDLR) risquent de mourir et d’être soumis à la torture ou d’autres mauvais traitements", alerte de son côté Amnesty International. Le Hamas, et le Jihad islamique un autre groupe armé palestinien, ont publié ces deux derniers mois plusieurs vidéos d'otages témoignant de leur souffrance.

Fin juillet-début août, Rom Breslevski, 21 ans, et Evyatar David, 24 ans, sont apparus très affaiblis et très amaigris dans une mise en scène sordide faisant le parallèle avec la situation humanitaire à Gaza, menacée de "famine généralisée" selon l'ONU.

Sur une séquence, Rom Baslavski est "allongé par terre dans un tunnel, très amaigri et en larmes. Il est trop faible pour se lever et semble être à l’article de la mort", décrit Amnesty International.

Sur une autre séquence, Evyatar David, enlevé lors du festival Nova, creuse pelle à la main, le sol sablonneux de l'étroit tunnel où il est détenu. "Ce que je fais, c’est que je suis en train de creuser ma propre tombe", déclare-t-il le corps émacié. "Je suis au bord de la mort (...) Je n’ai pas mangé depuis trois jours".

Début septembre, une autre vidéo, de plus de trois minutes et demi, met en scène un otage dans une voiture se déplaçant au milieu d’immeubles détruits et demandant en hébreu au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de ne pas mener l’offensive militaire israélienne prévue contre la ville de Gaza. L’otage, filmé rencontrant un autre otage, dit se trouver dans la ville de Gaza le 28 août 2025. Nous n'avons n’a pas pu vérifier l’authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Sur ces images, apparaissent Guy Gilboa-Dalal et Alon Ohel, tous deux âgé de 24 ans et enlevés lors du festival Nova. Alon Ohel est apparu dans une autre vidéo diffusée par la branche armée du Hamas le 22 septembre dernier. Vêtu d'un tee-shirt noir, cet israélo-allemand s'adresse au Premier ministre israélien l'exhortant à obtenir la libération de tous les captifs encore détenus dans la bande de Gaza.

On l'entend également appeler sa famille à poursuivre les manifestations contre le chef du gouvernement israélien et son équipe pour faire pression en faveur des otages. La séquence le montre parlant devant un écran de télévision retransmettant des déclarations du Premier ministre israélien.

Des otages majoritairement libérés lors des cessez-le-feu

Selon le journal israélien Haaretz, sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre par le Hamas, 224 étaient des civils et 27 des soldats en service, dont 124 hommes, 64 femmes et 36 enfants. Dans 36 cas, les victimes étaient déjà mortes lorsqu'elles ont été emmenées dans l'enclave palestinienne. 

Depuis l'attaque sanglante du 7-Octobre, 204 otages ont été libérés, 59 d'entre eux étaient morts. La majorité des otages ont été relâchés pendant les deux périodes de trêve avec le Hamas survenues en deux ans de guerre. Pendant le premier cessez-le-feu en vigueur du 24 novembre au 30 novembre 2023, 106 personnes ont été libérées. Le deuxième cessez-le-feu n'est survenu qu'en janvier 2025: 30 otages ont été récupérés de janvier à mars par l'État hébreu.

Juliette Brossault