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Gaza: Donald Trump modéré par ses conseillers après son annonce sur la "prise de contrôle" de l'enclave

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Donald Trump a assuré ce mardi 4 février que les États-Unis allaient "prendre le contrôle de la bande de Gaza" et la développer économiquement pour en faire la "Côte d'Azur du Moyen-Orient". La Maison Blanche tente de tempérer ses déclarations depuis, assurant que le transfert de population sera "temporaire" et que les États-Unis n'enverront pas de troupes sur place.

Washington tente de tempérer. Après les déclarations chocs de Donald Trump, qui a déclaré vouloir prendre le "contrôle" de la bande de Gaza, la Maison Blanche a essayé mercredi 5 février de nuancer ses propos.

Le secrétaire d'État Marco Rubio et la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt ont soutenu que le transfert des Gazaouis ne serait que "temporaire", rapporte notamment l'agence de presse américaine Associated Press.

"Une offre très généreuse"

Marco Rubio a notamment soutenu que les déclarations du président américain étaient une "offre très généreuse" destinée à aider à "retirer les débris", "à retirer les munitions", à "reconstruire" pour que "les habitants puissent retourner y vivre", alors que la bande de Gaza est dévastée par 16 mois de guerre contre Israël.

"Entre-temps, les habitants devront évidemment vivre quelque part pendant qu'on reconstruit", a soutenu le secrétaire d'État depuis le Guatemala où il était en déplacement. La proposition de Donald Trump "ne se voulait pas hostile", a encore défendu Marco Rubio.

"Un endroit inhabitable"

La porte-parole de la Maison Blanche a également soutenu un discours similaire. "Le président a clairement indiqué que (les Gazaouis) devaient être temporairement transférés hors de Gaza", a-t-elle déclaré, assurant que la bande de Gaza était actuellement un "endroit inhabitable pour des êtres humains".

"Le président a clairement indiqué que les États-Unis devaient participer à cet effort de reconstruction afin d'assurer la stabilité de la région pour tous les peuples. Ça ne veut pas dire que les contribuables américains financeront cet effort", a soutenu par ailleurs Karoline Leavitt, alors que Donald Trump affirmait que les États-Unis allaient "aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits", afin de développer économiquement le territoire.

Sur la possibilité d'envoyer l'armée américaine sur place, la porte-parole de la Maison Blanche a également contredit Donald Trump. "Le président ne s'est pas engagé à envoyer des troupes au sol à Gaza", a-t-elle assuré, alors que le chef de l'État avait refusé de balayer cette possibilité. "Si c'est nécessaire, nous le ferons", avait-il assuré.

Prendre le "contrôle" de Gaza

Donald Trump a interloqué mardi une grande partie des dirigeants internationaux en disant vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par 16 mois de guerre, parlant du territoire comme d'un "chantier de démolition".

Le président américain a également répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte, malgré l'opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes. Disant vouloir faire de Gaza la "Côte d'Azur du Moyen-Orient", il a défendu un projet "à long terme".

Donald Trump est-il sérieux quand il dit vouloir "prendre le contrôle de la bande de Gaza"?
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Le président américain a jugé que "tout le monde adore" sa proposition, annoncée au moment où doivent reprendre les délicates négociations sur la poursuite de la trêve.

Dans une interview à la chaîne Fox News mercredi soir, le dirigeant israélien a qualifié l'idée de "remarquable". "C'est la première bonne idée que j'ai entendue", a-t-il déclaré, estimant qu'elle devait être "examinée, poursuivie et réalisée". Benjamin Netanyahu a laissé entendre que l'initiative ne signifiait pas nécessairement que les Palestiniens quittent définitivement le territoire.

"Ils peuvent partir, ils peuvent revenir, ils peuvent se réinstaller et revenir, mais il faut reconstruire Gaza", a-t-il déclaré.

Cette proposition a été largement critiquée par le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas. "Nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple", a-t-il rétorqué. Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a également mis en garde face à "toute forme de nettoyage ethnique".

Dans le territoire assiégé, beaucoup d'habitants rentrés chez eux à la faveur de la trêve, excluent de quitter Gaza. "Nous sommes revenus malgré les destructions massives (...) Nous sommes revenus parce que nous refusons catégoriquement d'être déplacés", a affirmé à l'AP Ahmed al-Minaoui, rentré dans la ville de Gaza.

"Je suis Gazaoui, mon père et mon grand-père sont originaires d'ici (...) Nous n'avons qu'une seule option: vivre ou mourir ici", a ajouté Ahmed Halasa, un habitant de la même ville âgé de 41 ans.

Juliette Desmonceaux avec agences