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Palestine

La flottille pour Gaza est-elle entrée dans les eaux palestiniennes? Israël affirme que non, les organisateurs l'assurent

Vingt bateaux transportant de l'aide humanitaire au départ de Barcelone (Espagne) et en direction de Gaza (Territoires palestiniens), le 31 août 2025.

Vingt bateaux transportant de l'aide humanitaire au départ de Barcelone (Espagne) et en direction de Gaza (Territoires palestiniens), le 31 août 2025. - MARC ASENSIO / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Les forces navales israéliennes ont intercepté mercredi "plusieurs navires" de la flottille qui s'approchait de la bande de Gaza, indiquant qu'aucun navire n'était parvenu à briser le blocus maritime imposé au territoire palestinien. Les organisateurs de ce convoi humanitaire ont de leur côté indiqué le contraire.

La flottille pour Gaza est-elle arrivée sur les côtes palestiniennes? Israël a annoncé ce jeudi 3 octobre que les passagers de la flottille pour Gaza ont été interceptés en Méditerranée et seraient expulsés vers l'Europe, tout en affirmant qu'aucun navire n'était parvenu à briser le blocus maritime imposé au territoire palestinien.

A contrario, les organisateurs du convoi humanitaire ont revendiqué l'arrivée du convoi humanitaire dans les eaux territoriales de l'État de Palestine.

"Nous sommes désormais entrés dans la zone à haut risque, l’endroit où des flottilles précédentes ont été attaquées et/ou interceptées", a indiqué la flottille Global Sumud mercredi.

Par ailleurs, le site officiel de la flottille, où il est possible de visualiser le parcours de tous les bateaux via un système de suivi, montre le navire Mikeno, un des seuls du convoi qui est actuellement le plus proche des côtes palestiniennes. Et contrairement aux propos d'Israël sur l'interception de la flottille, la Grèce a indiqué que 39 des 45 bateaux d’aide destinés à Gaza ont été interceptés, selon plusieurs médias, dont Reuters.

La flottille Global Sumud, comprenant 45 bateaux avec à leur bord des personnalités politiques et des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, était partie d'Espagne en septembre dans le but de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, frappée par la famine selon l'ONU.

Un dernier navire "reste à distance"

Mercredi, la marine israélienne avait commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle.

"Aucun des yachts de provocation Hamas-Sumud n'a réussi dans sa tentative d'entrer dans une zone de combat active ou de briser le blocus naval légal", a déclaré jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères.

Un dernier navire "reste à distance. S'il s'approche, sa tentative d'entrer dans une zone de combat active et de briser le blocus sera également empêchée", a-t-il ajouté.

Parmi les passagers qui étaient en cours de transfert vers un port israélien se trouve Greta Thunberg, que les autorités israéliennes ont montrée en train de récupérer des effets personnels, entourée par des hommes armés.

"Les passagers du Hamas-Sumud à bord de leurs yachts se dirigent en toute sécurité et pacifiquement vers Israël, où les procédures d'expulsion vers l'Europe vont commencer. Les passagers sont sains et saufs et en bonne santé", a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

L'interception de la flottille a provoqué une vague de réactions pour dénoncer l'interruption des flottilles et pour appeler à la sécurité des participants. La France a appelé Israël "à assurer la sécurité des participants".

"Nous suivons de manière extrêmement étroite cette situation (...) nous demandons à ce que tous nos compatriotes qui ont fait ce choix (...) soient protégés. En fonction de l'évolution, nous prendrons des dispositifs qui conviennent le mieux", a déclaré Emmanuel Macron depuis Copenhague.

Une "mission pacifique et non violente"

En Italie, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Rome et Naples mercredi soir pour protester contre l'interception des bateaux. De son côté, le Hamas a dénoncé un "crime de piraterie".

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, à bord de la flottille, a accusé Israël d'avoir arrêté "illégalement" des "centaines" de personnes. Elle avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram, avant de jeter son téléphone à l'eau au moment de l'abordage du navire où elle se trouvait.

Israël a-t-il violé le droit international en arrêtant le bateau humanitaire de Rima Hassan et Greta Thunberg?
Israël a-t-il violé le droit international en arrêtant le bateau humanitaire de Rima Hassan et Greta Thunberg?
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La flottille se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire". Elle rassemble des centaines de militants propalestiniens de plus de 40 pays, disant vouloir "briser le blocus de Gaza" et fournir "une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide".

Outre Greta Thunberg et Rima Hassan, elle comprend notamment le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela et l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

LFI et la CGT lancent un appel au rassemblement "partout en France"

En réaction aux actes de l'armée israélienne envers le convoi humanitaire, la France insoumise (LFI) et la CGT ont appelé à se rassembler ce jeudi soir et samedi "partout en France" pour réclamer la libération des équipes de la flottille pour Gaza, dont font partie des élues du mouvement et un dirigeant de la CGT.

"Rendez-vous ce 2 octobre à partir de 18h30, partout en France, pour demander la libération immédiate des équipes et la fin du génocide à Gaza", a publié mercredi soir sur son compte X le parti politique.

Ilyana Hamiti