BFMTV
Donald Trump

"Surprenant", "probablement dangereux": consternation internationale après les propos de Trump sur Gaza

placeholder video
Le président américain a déclaré vouloir prendre "possession" de l'enclave palestinienne et imagine en faire la "Côte d'Azur du Moyen-Orient". Des déclarations fortes qui interviennent au moment où les négociations sur la poursuite de la trêve entre Israël et le Hamas ont repris.

Une proposition largement rejetée. Donald Trump, qui accueillait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mardi à Washington, a évoqué le contexte actuel au Moyen-Orient et plus précisément à Gaza. Alors que doivent reprendre les délicates négociations sur la poursuite de la trêve entre Israël et le Hamas, le président américain a répété que les habitants de l'enclave palestinienne, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte.

Une première étape nécessaire, selon Donald Trump, qui souhaite vider Gaza de ses habitants pour que les États-Unis puissent en "prendre le contrôle" et transformer cette zone en "Côte d'Azur du Moyen-Orient". Un projet que "tout le monde adore" selon le président américain. Les réactions internationales lui donnent pourtant tort.

Le Hamas l'accuse de "jeter de l'huile sur le feu"

Une déclaration vivement condamnée par le Hamas qui a dénoncé des propos "racistes", alignés sur "l'extrême droite israélienne" et qui "ne font que jeter de l'huile sur le feu".

L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a lui appelé les dirigeants du monde à "respecter les souhaits du peuple palestinien" de vivre à Gaza tandis que l'OLP (Organisation de libération de la Palestine, NDLR) a rejeté "tous les plans visant à déplacer les Palestiniens hors de leur patrie". L'Autorité palestinienne a quant à elle rejeté "fermement les appels à s'emparer de la bande de Gaza et à déplacer les Palestiniens hors de leur patrie".

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés a qualifié mercredi de "très surprenant" ce projet d'occupation annoncé par le président américain. "C'est très difficile de s'exprimer sur cette question très délicate", a confié Filippo Grandi, "mais il faut voir concrètement ce que ça signifie".

"Tout transfert forcé d'une population d'un territoire occupé sont "strictement prohibé", a par ailleurs rappelé le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk.

La France "opposée au déplacement des populations"

Pour la France, l'avenir de Gaza passe par "un futur État palestinien" et non par le contrôle "d'un pays tiers".

"La France est opposée pleinement au déplacement des populations. C'est un sujet de déséquilibre dans le Moyen-Orient qui est contraire à la solution à deux États que nous prônons depuis des années", a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

La membre du gouvernement a affirmé que ces déclarations de Donald Trump sont "probablement dangereuses pour la stabilité et pour le processus de paix qui est enclenché.

"Nous avons encore des otages et la possible déstabilisation de ce territoire qui est à feu et à sang depuis trop d'années", a-t-elle enfin ajouté.

Donald Trump est-il sérieux quand il dit vouloir "prendre le contrôle de la bande de Gaza"?
Donald Trump est-il sérieux quand il dit vouloir "prendre le contrôle de la bande de Gaza"?
3:24

"Incompréhensible"

Pour l'Allemagne, la bande de Gaza "appartient aux Palestiniens" et doit "tout comme la Cisjordanie et Jérusalem-Est" faire partie du "futur État palestinien".

"La population civile de Gaza ne doit pas être expulsée et Gaza ne doit pas être occupée de manière durable, ou de nouveau colonisée", a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a quant à lui affirmé que les Palestiniens doivent pouvoir revenir "chez eux et reconstruire" la bande de Gaza.

D'autres pays comme l'Indonésie ou l'Égypte ont également rejeté la proposition de Donald Trump, la qualifiant d'"incompréhensible".

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV