Nantes, Saint-Denis... Ces villes françaises qui hisseront un drapeau palestinien ce lundi

Drapeau palestinien le 18 septembre 2025 à Paris - AUGUSTIN PASQUINI / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le sujet continue de diviser. La classe politique française continue de se fracturer sur le pavoisement ou non des mairies avec des drapeaux palestiniens, le dirigeant socialiste Olivier Faure appelant Emmanuel Macron à "autoriser" l'initiative, en ce jour de reconnaissance officielle de l'État palestinien par la France.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a enjoint les préfets de saisir la justice administrative si des mairies font flotter les couleurs palestiniennes, à défaut de pouvoir demander aux forces de l'ordre de retirer le drapeau.
"Geste symbolique"
Partout en France, des maires - principalement de gauche - ont décidé de s'aligner sur l'appel du député de Seine-et-Marne, Olivier Faure et de faire pavoiser le drapeau palestinien au fronton de leur mairie. C'est le cas à Nantes, où la maire socialiste Johanna Rolland a maintenu sa démarche.
"Que les communes qui souhaitent s'associer, par un geste symbolique, à la reconnaissance de l'État de Palestine par la République française, je crois que ça a du sens", a fait valoir l'édile, rapporte Ouest-France.
À Malakoff, la maire PCF Jacqueline Belhomme a décidé de ne pas retirer le drapeau "avant mardi", malgré une injonction du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, sur recours du préfet des Hauts-de-Seine. Ce dernier a de nouveau saisi la juridiction et réclame cette fois une "astreinte financière".
La bannière rouge, noire, blanche et verte devrait être exhibée au fronton d'autres mairies de la banlieue parisienne, telles Nanterre, Bagneux, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine ou Corbeil-Essonnes, où le maire a décidé de distribuer mille drapeaux aux habitants. À La Courneuve, la menace de représailles judiciaire "ne change rien" à la volonté du maire PCF Gilles Poux d'arborer les couleurs palestiniennes sur sa marie.
"Acte fort"
"Il ne s'agit pas d'un acte militant de longue durée", mais un "choix" fait au moment où le président Emmanuel Macron doit officialiser la reconnaissance par la France de l'État de Palestine lors d'une Assemblée générale de l'ONU, fait valoir auprès de l'AFP le maire socialiste de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, Mathieu Hanotin.
À Lille, dans le Nord, deux drapeaux palestiniens flottaient aux côtés de deux drapeaux français et d'un drapeau européen, a constaté l'AFP vendredi. Plusieurs communes de l'Oise - Montataire, Creil et Villiers-Saint-Paul - ont également annoncé qu'elles feront pavoiser ce lundi les couleurs palestiniennes sur le fronton de leur mairie, rapporte le Courrier Picard.
"J'ai refusé de céder, malgré les menaces de représailles. On ne va pas me reprocher pour une fois d'être solidaire du Président de la République", ironise dans le quotidien Jean-Pierre Bosino, maire communiste de Montataire.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, le maire communiste de Mauléon-Licharre, 3.000 habitants, qui avait affiché un drapeau palestinien dès vendredi, l'a en revanche retiré samedi après saisine de la justice administrative par le préfet. A Brest, la mairie qui arbore le drapeau ukrainien depuis 2022 a choisi d'illuminer lundi le bâtiment aux couleurs de la Palestine.
Benoît Payan, à la tête d'une majorité de gauche à Marseille, a pour sa part promis de poser lundi "un acte fort", sans en préciser la teneur. Mais sans pavoisement de drapeau.