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Boualem Sansal, "un pantin utile": l'agence de presse algérienne confirme l'arrestation de l'écrivain

L'écrivain algérien Boualem Sansal à Paris, le 4 septembre 2015

L'écrivain algérien Boualem Sansal à Paris, le 4 septembre 2015 - Joël SAGET

Algérie Presse Service, l'agence de presse qui dépend du ministère algérien de l'Information, a publié un article dans lequel elle s'attaque aux soutiens dont bénéficie l'écrivain depuis son arrestation.

Elle ne parle pas de "disparition" mais bien d'"arrestation". Algérie Presse Service a diffusé un article ce vendredi 22 novembre dans lequel elle indique que l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a bien été arrêté à l'aéroport d'Alger.

"L'arrestation de Boualem Sansal, pseudo intellectuel, vénéré par l'extrême-droite française, a réveillé les professionnels de l'indignation", écrit l'agence sur son site Internet.

Des proches de l'écrivain d'origine algérienne, naturalisé français cette année, se disaient "sans nouvelles" de lui depuis son arrivée en Algérie le 16 novembre. Jeudi soir, Emmanuel Macron s'est dit "très préoccupé" par la "disparition" Boualem Sansal, a appris BFMTV auprès de l'entourage du président de la République.

"Agitation comique"

Plusieurs autres personnalités politiques françaises telles qu'Édouard Philippe, Christian Estrosi ou Jérôme Guedj avaient précédé le chef de l'État en exprimant également leur inquiétude.

"L'agitation comique d'une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l'existence d'un courant 'haineux' contre l'Algérie", écrit l'agence de presse.

"La France Macronito-Sioniste qui s'offusque de l'arrestation de Sansal (à l'aéroport d'Alger), n'a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahu, si jamais il se pointerait à l'aéroport Charles De Gaulle", poursuit Algérie Presse Service, en référence au mandat d'arrêt émis contre le Premier ministre israélien par la Cour pénale internationale.

"Accuser l'Algérie d'empêcher la liberté d'expression, alors que les Français détiennent toujours Pavel Durov, le fondateur de la messagerie Telegram, plateforme mondiale de l'expression, est la confirmation de cette sinistre comédie dont seul Sansal est le pantin utile", conclut enfin l'agence de presse algérienne. Arrêté en août 2024, puis remis en liberté par les autorités, Pavel Durov est contraint de rester sur le territoire français.

L'entourage d'Emmanuel Macron a indiqué hier à BFMTV que "le président de la République exprime son attachement indéfectible à la liberté d'un grand écrivain et intellectuel".

Hugues Garnier Journaliste BFMTV