VIDEO - Samy Amimour filmé lors de sa formation à la RATP

Samy Amimour, l'un des kamikazes des attentats de Paris, lors d'une formation à la RATP. - Capture - Paris Match
"Gentil, poli, très calme". C'est ainsi que l'un des kamikazes du Bataclan Samy Amimour est décrit par un ancien collègue et ami, du temps où l'homme pensait encore rester chauffeur de bus. Une période où, pendant sa formation, il est brièvement filmé par un collègue dans une vidéo publiée par Paris Match.
Ali, l'ex-collègue d'Amimour, se souvient bien de Samy. "Il faisait ses cinq prières par jour, ne buvait pas d'alcool" et "on mangeait et on rigolait ensemble" raconte l'employé de la RATP.
Doué, Samy Amimour, titulaire d'un bac L, "corrigeait quelquefois les professeurs qui faisaient des fautes de langage". Elève sérieux, il a suivi pendant 3 mois et demi la formation qui l'a mené à conduire des bus pendant 15 mois.
Un changement radical
Ali se rappelle aussi de la gentillesse de Samy Amimour qui le dépannait en lui prêtant de l'argent. "On lui a rendu. Avec ma femme, on lui a offert un cadeau pour le remercier. Il est arrivé en khamis blanc", une tenue traditionnelle musulmane.
Puis, dans le courant de l'année 2012, l'attitude de Samy Amimour a changé. Il a jugé son métier "haram", incompatible avec sa foi, n'a plus voulu saluer les femmes "ni les regarder" se rappelle Ali, qui a alors essayé de le raisonner, "sans succès". Samy Amimour a quitté la RATP et a trouvé un petit boulot dans une pizzeria du Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis.
La Syrie puis Paris
Jusqu'à cette période, Ali a encore quelques contacts avec son ami. "Je sais qu'il fréquentait la mosquée du Blanc-Mesnil, mais je ne sais pas si c'est le lieu de sa radicalisation" explique l'homme. Et puis il garde en mémoire une discussion avec un ami que Samy Amimour et lui ont en commun. Amimour lui aurait confié vouloir partir en Syrie. "On ne l'a pas pris au sérieux" reconnaît Ali.
Visé par un mandat d'arrêt international car il est soupçonné de vouloir rejoindre la Syrie, Samy Amimour ne sera pas arrêté. Le soir du vendredi 13 novembre, il fait partie du commando qui prend d'assaut le Bataclan, tuant 89 personnes. A la fin d'une nuit d'horreur, Samy Amimour déclenche sa ceinture d'explosifs aux côtés d'Omar Ismaïl Mostefai, co-responsable du carnage.