Mort du pape François: une semaine décisive s'ouvre au Vatican avant le début du conclave

Plus de 400.000 personnes ont honoré ce samedi 26 avril la mémoire du pape François, que ce soit lors de la messe place Saint-Pierre au Vatican ou au passage de son cortège funèbre dans les rues de Rome. Décédé lundi de Pâques à 88 ans, le souverain pontife a été enterré dans la foulée de ces funérailles.
Au Vatican, l'heure est aux congrégations générales. Ces réunions de travail des cardinaux en période de vacance du siège apostolique visent à assurer la continuité des affaires de l'Église et, surtout, la préparation du conclave.
Ils pourraient décider ce lundi de la date de convocation de ce conclave, qui élira le futur chef de l'Église catholique.
La date du conclave attendue
Depuis les obsèques de François, le Vatican observe une période de neuf jours de deuil au cours de laquelle des célébrations ont lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai. Au terme de celles-ci, les 135 cardinaux électeurs -ceux âgés de moins de 80 ans- seront convoqués pour élire le prélat des prélats.
En vertu des règles vaticanes, le conclave devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après le décès du pape, soit entre les 5 et 10 mai. Pour le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, il débutera "probablement" le 5 ou le 6 mai. Sa date pourrait être annoncée ce lundi au terme d'une cinquième "congrégation générale".
Un moment pour "se connaître"
Lors des premières congrégations générales, l'ensemble des cardinaux prêtent serment, la main sur les évangiles, d'observer les prescriptions de la constitution et de garder le secret. Il s'agit ensuite de préparer ce qui est nécessaire à l'élection du prochain Pape.
Les cardinaux vont donc décider du jour et de l'heure du début du conclave et prendre les dispositions nécessaires à l'aménagement de la chapelle Sixtine où se déroulera le vote ou encore au logement des cardinaux, et si nécessaire de leurs infirmiers.
Les congrégations générales sont aussi un moment où le profil du nouveau souverain pontife pourrait se dessiner. Comme l'explique Vatican News, le média officiel du Vatican, ces moments permettent des échanges francs et de mieux se connaître entre cardinaux qui viennent des quatre coins du globe.
Sur BFMTV, Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger et cardinal depuis octobre 2024, assurait la semaine dernière que les cardinaux arrivent "vierges de toute idée préconçue" avant le conclave.
"On n'a pas beaucoup l'occasion de se connaître (entre cardinaux, NDLR), d'autant que le pape François a véritablement changé la sociologie du collège cardinalice en nommant des personnes aux extrémités de la Terre", expliquait Jean-Pierre Vesco.
"On va se connaître maintenant, c'est pour ça qu'il faut un certain délai avant l'ouverture du conclave", ajoutait le cardinal.
"Le catholicisme vit diverses polarisations en son sein"
C'est donc aussi dans ces réunions que des voix peuvent commencer à se distinguer, chaque cardinal devant parler de sa vision de l'Église. Cela peut donc constituer une occasion pour un cardinal d'émerger et de devenir un candidat potentiel pour être élu pape.
"Je crois que si François a été le pape des surprises, ce conclave le sera aussi, il n'est en rien prévisible", a prévenu le cardinal espagnol José Cobo, dans le journal El Pais.
Pour être choisi en tant que nouveau souverain pontife, les deux tiers des voix des cardinaux votants sont nécessaires, sachant qu'un religieux ne peut pas voter pour lui-même. Or, "nous nous trouvons dans un moment où le catholicisme vit diverses polarisations en son sein et donc je n'imagine pas un conclave très, très rapide", a souligné à l'AFP Roberto Regoli, professeur à l'université pontificale grégorienne de Rome.
De son côté, le cardinal espagnol Cristobal Lopez Romero a estimé que ce conclave offrait l'"opportunité" de montrer que des films comme "Conclave ne sont pas la réalité": "Nous devons montrer dans la mesure du possible (...) que nous n'avons pas de secrets, pas de luttes intérieures", rapporte Vatican News.
Le cardinal italien Pietro Parolin, ex-numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.