Ces familles tentées par le boycott de l'hommage national aux victimes des attentats

Deux semaines jour pour jour après les attentats de Paris et de Saint-Denis, la France a rendu un hommage "national et solennel", vendredi aux Invalides, aux 130 morts et quelque 350 blessés dans les attentats terroristes. Plus de 2.000 personnes étaient attendues dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides pour cette cérémonie, à commencer par les familles des victimes et des blessés.
Certains se sont déplacés avec des réserves. Loïc Jardin a persuadé son père de s'y rendre avec lui. En "colère", il estime que "tout n'a pas été fait pour assurer la sécurité et que finalement ce drame aurait pu être évité". Malgré tout, il voulait assister à cet "événement républicain", qu'il ne considère pas comme "un acte politique". Il a avait néanmoins prévenu qu'il écouterait attentivement chaque mot du discours du chef de l'Etat: "On n'a vraiment pas envie de récupération politique".
Contrairement à Emmanuelle Prévost, dont le frère a été tué au Bataclan, Mathieu Mauduit n'appelait pas au boycott de la cérémonie. Mais lui-même n'y a pas participé.
Ses parents y étaient , mais lui préférait se recueillir avec ses enfants. "Je n'ai pas envie de croiser les hommes politiques qui pour moi ne sont pas coupables mais ont une certaine part de responsabilité", expliquait-il jeudi soir sur BFMTV.
Des excuses attendues
Nelly, qui a perdu son fils Patrick au Bataclan, a envisagé un temps de boycotter la cérémonie. Mais elle ira avec son petit-fils de 7 ans qui a perdu son papa. "Je pense que pour lui c'est bien et on y va pour lui", précise-t-elle.
Elle espère notamment du Président des excuses. Dans la poignée de familles de victimes qui ont refusé de s'associer à cet hommage, se trouve également le journaliste Jean-Marie de Peretti, qui a déploré comme beaucoup de familles l'absence de "décisions fortes" au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier.
François Hollande a invité tous les Français à se joindre à cet hommage national en pavoisant leur domicile avec le drapeau tricolore.