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Grève contre la réforme des retraites: les échéances de cette semaine à haut risque pour le gouvernement

La manifestation du 10 décembre à Paris (photo d'illustration)

La manifestation du 10 décembre à Paris (photo d'illustration) - Zakaria ABDELKAFI / AFP

Une semaine à très haut risque s'ouvre pour le gouvernement, à la veille d'une nouvelle manifestation nationale, sans aucun compromis en vue sur la réforme des retraites permettant de sortir du blocage des transports qui perdure, ce lundi, à quelques jours des fêtes.

La mobilisation va-t-elle se poursuivre pendant les fêtes de Noël? Une semaine à très haut risque s'ouvre pour le gouvernement, à la veille d'une nouvelle manifestation nationale, sans aucun compromis en vue sur la réforme des retraites permettant de sortir du blocage des transports qui perdure ce lundi 16 décembre. Mais dans le courant de la semaine, les négociations pourraient s'accélérer. Voici les moments forts des jours à venir.

  • Mardi: une nouvelle journée de manifestation nationale, cette fois-ci avec la CFDT et l'Unsa

La journée de mardi sera une journée décisive. L'ensemble des syndicats appelle désormais à la grève et la manifestation, y compris les organisations réformistes, comme la CFDT, la CFTC, l'Unsa ou les étudiants de la Fage.

Ces organisations sont furieuses que le Premier ministre ait maintenu une mesure d'âge d'équilibre dans son projet de transformation des 42 régimes de retraite existants en un système universel par points.

La fixation d'un "âge d'équilibre", de 64 ans en 2027, signifie que chacun pourra continuer à partir à la retraite à 62 ans, mais au prix d'un malus sur sa pension, ceux partant après bénéficiant au contraire d'un bonus. Il s'agit d'encourager l'allongement des cotisations pour faire des économies et maintenir l'équilibre financier du système.

Outre les cheminots, les enseignants, les fonctionnaires, les avocats et magistrats, les internes, médecins et soignants seront mobilisés parfois dans des cortèges séparés dans toute la France pour réclamer davantage de moyens pour l'hôpital.

  • Mercredi: le gouvernement doit dévoiler des "débuts de simulateur"

Des simulateurs de retraite ont fleuri un peu partout sur Internet pour calculer le montant des pensions avec le nouveau régime universel - notamment un conçu par le Snes-FSU, un syndicat enseignant, ou un autre par la CGT - mais le gouvernement n'en a pas encore lancé d'officiel. Une première ébauche - "des débuts de simulateur", selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye - doit être dévoilée ce mercredi. 

Edouard Philippe a demandé aux équipes du haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye un "maximum de cas types", par exemple sur le cas d'un professeur de 50 ans avec 3 enfants. Et le simulateur "complet" devra être prêt "courant 2020, de préférence début 2020".

  • A partir de mercredi: de nouvelles négociations avec les syndicats

"Retrouvons le chemin de la discussion et le plus tôt sera le mieux." Invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC ce lundi, Bruno Le Maire a affirmé qu'il était nécessaire que gouvernement et syndicats se concertent, "au plus tôt", après la journée de mobilisation de ce mardi. Il a déclaré: "Pour moi, le plus tôt, c'est dès mercredi."

Pour l'heure, selon les informations de BFMTV, Edouard Philippe n'a prévu aucun rendez-vous avec les syndicats avant mercredi, voire jeudi.

  • Jeudi: la SNCF annoncera ses prévisions pour Noël

La compagnie a annoncé qu'elle communiquera jeudi 19 décembre pour les prévisions de trafic des 23 au 26 décembre. Et même si la journée de mobilisation prévue mardi 17 décembre devait marquer la fin du mouvement, "c'est impensable qu'on puisse assurer un service normal à Noël", a affirmé un responsable au siège de la SNCF à l'AFP. "Ça ne sera pas catastrophique, mais pas génial non plus." 

Concrètement, "si ça s'arrête le 17 on sauve Noël, si ça ne s'arrête pas le 17, on tue Noël", a résumé ce responsable.

Le retour à la normale prendra plusieurs jours, le temps notamment de rattraper les retards dans la maintenance des trains ou de remettre à plat les roulements des agents.

  • Jeudi ou vendredi: les grévistes trancheront pour Noël

"Si le gouvernement retire son projet et (qu') on discute sérieusement sur comment améliorer le système […] et bien tout se passera bien. Sinon, les grévistes décideront de ce qu'ils ont à faire jeudi ou vendredi", a annoncé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dimanche 15 décembre, sur BFMTV.

"Soit le gouvernement retire son texte et on discute soit les grévistes décideront de ce qu’ils auront à faire", a-t-il posé, avant d'ajouter: "Les syndicalistes CGT font aussi Noël en famille. Ce n’est pas les uns contre les autres." Il a résumé la position de la CGT: "C’est pas ‘retrait ou rien’. C’est ‘retrait et amélioration de la situation actuelle."

  • D'ici la fin de la semaine: le projet écrit noir sur blanc

La deadline est fixée à vendredi pour le gouvernement. Il doit avant cette date écrire noir sur blanc le projet de loi et le transmettre au Conseil d'État. Le texte de loi définitif sera ensuite définitivement présenté au Conseil des ministres le 22 janvier 2020, a fait savoir Édouard Philippe.

"Il renverra à des ordonnances ou à des décrets les précisions sur les transitions, puisque nous avons acté le principe de transitions longues. Dans les deux années qui viennent, il nous faudra voter le projet de loi, et continuer à négocier avec les partenaires sociaux, tous les points, et ils sont nombreux, qui restent ouverts", a également informé le Premier ministre lors de son discours de présentation de la réforme, le 11 décembre.

Sophie Motte