Blanquer encourage les lycées à interdire le téléphone portable

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale (photo d'illustration) - Stéphane de Sakutin - AFP
Le braquage au lycée Édouard-Branly de Créteil "montre à quel point nous avons eu raison de systématiser l'interdiction du téléphone à l'école et au collège" grâce à la loi du 3 août 2018, a rappelé Jean-Michel Blanquer ce lundi dans une interview au Parisien. A ce titre, le ministre "encourage vivement les lycées qui sont confrontés à des faits anormaux à user de ce nouveau droit", soulignant que pour les faits de Créteil, "on peut se demander s'ils n'ont pas été accomplis pour être filmés et diffusés".
"Aujourd'hui, les réseaux sociaux amplifient la tentation d'imiter les choses vues à la télévision ou sur Internet. Ils encouragent également des élèves qui se croient malins d'organiser des faits avec pour motivation de les diffuser", a observé le ministre de l'Education. "Nous devons nous battre contre cela", a-t-il affirmé. Des poursuites ont été engagées contre X pour l'enregistrement et la diffusion de la vidéo, dont l'auteur n'avait pas encore été identifié dimanche, a indiqué le parquet.
Mis en examen pour "violences aggravées"
La vidéo, relayée sur les réseaux sociaux, qui a suscité au cours du week-end de nombreuses réactions politiques, montre un adolescent debout dans une salle de classe, brandissant un pistolet près du visage de l'enseignante tout en lui demandant de l'inscrire "présent" au cours. Arrivé en retard, il contestait que l'enseignante le note comme absent.
L'élève, qui aura 16 ans le mois prochain, a été mis en examen ce dimanche soir pour "violences aggravées" et remis en liberté avec des mesures de contraintes provisoires, a indiqué le parquet de Créteil. Il sera jugé ultérieurement par un juge des enfants.
"Plan d'actions ambitieux"
Dimanche, Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner, qui vient d'être nommé place Beauvau avec l'ambition affichée d'une politique de fermeté, ont annoncé la réunion d'un "comité stratégique" pour un "plan d'actions ambitieux" contre les violences visant les enseignants. Dans un communiqué commun, les deux ministres ont condamné "les menaces et avanies" subies par l'enseignante ainsi que la diffusion de la vidéo, où le visage de l'enseignante n'est pas flouté.