Omicron: le Conseil scientifique craint une "désorganisation de la société" en janvier

La progression du variant Omicron inquiète le Conseil scientifique. Avec des "centaines de milliers de cas" par jour prévu en janvier, ce variant pourrait conduire à une "désorganisation de la société à partir" du début de l'année, a mis en garde Jean-François Delfraissy, le président de l'instance chargée de conseiller le gouvernement, lors d'une conférence de presse ce jeudi.
Dans un contexte de forte circulation du virus, il y aura de très nombreuses contaminations et encore plus de personnes "cas contacts". Même si "la majorité sera asymptomatique" grâce à la protection vaccinale et à la moins forte sévérité du variant observée pour l'heure, cette diffusion massive aura un impact sur le travail dans le pays à cause de la multiplication des arrêts et de l'absentéisme.
Des risques pour "les secteurs stratégiques"
L'organisation des services publics et privés pourrait être bouleversée, alertent les scientifiques. Des problèmes se poseront notamment "sur les secteurs stratégiques de notre société comme la distribution alimentaire, la sécurité, l'énergie, les transports, les communications ou encore la santé", met en garde Olivier Guérin, médecin du CHU de Nice et membre du Conseil scientifique.
En ce qui concerne le domaine de la santé, un manque de personnel causé par la fulgurance d'Omicron pourrait poser des "difficultés structurelles dans la gestion des patients", explique Olivier Guérin. En effet, si de nombreux soignants ne peuvent se rendre au travail, "ils ne pourront être au chevet des personnes malades".
Face à cette situation, le Conseil scientifique explique que les règles d'éviction en vigueur devront être rediscutées pour ne pas paralyser le pays. À l'heure actuelle, il est prévu 7 jours d'isolement en cas de contact avec une personne infectée à Omicron, voire 17 jours si les deux personnes concernées vivent sous le même toit, même pour les personnes vaccinées.
"A l'hôpital, les cas contact ne sont déjà plus en éviction, on ne respecte déjà pas la règle, car ce n'est pas possible", précise Olivier Guérin. "Sur les positifs asymptomatiques, il faut se poser la question entre le bénéfice de tenir la ligne de travail et le risque de diffusion virale".
Cette possible "désorganisation de la société" est un sujet clé qui ne se posait pas lors des vagues précédentes de la pandémie et qui est déjà en train d'émerger outre-Manche, notamment à Londres, région très touchée par le variant Omicron.