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Covid-19: vers des reconfinements locaux dans plusieurs régions?

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Dans plusieurs régions, la circulation du Covid-19 reste extrêmement élevée et des confinements locaux sont réclamés pour circonscrire l'épidémie.

Se dirige-t-on vers un troisième confinement? Ce mardi matin, Emmanuel Macron dirige un nouveau Conseil de défense organisé par visio-conférence avec les principaux membres de son gouvernement. Alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a évoqué dans le JDD ce week-end la possibilité d'un troisième confinement afin de circonscrire le Covid-19, ce Conseil de défense sanitaire doit surtout permettre de prendre le pouls de la situation actuelle et de préparer l'après-fêtes de fin d'année, si redouté par les autorités sanitaires.

Auprès du Parisien, un conseiller de l'Élysée souligne qu'un reconfinement national à court terme n'est pas d'actualité, la France n'étant pas "dans une situation de reprise épidémique. "Il ne faut jamais rien exclure, cela semble toutefois peu probable à très court terme", analyse-t-il.

Si des mesures nationales ne seront pas validées ce mardi, un focus aura en revanche bel et bien lieu sur trois régions où le coronavirus circule de manière bien plus importante que sur le reste du territoire: le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté et les Alpes-Maritimes. Selon nos informations, des mesures locales de reconfinement pourraient y être prises d'ici le 7 janvier, ou un durcissement des mesures régissant la vie quotidienne des habitants.

Selon les informations du service politique de BFMTV, l'objectif est d'éviter à tout prix un reconfinement national, et s'il faut passer par des reconfinements locaux, ce sera envisagé, ça a toujours fait partie des outils à la disposition du gouvernement.

La pression des élus

Cette idée d'un reconfinement ciblé est d'ailleurs partagée, voire encouragée, par différents élus locaux. Pour le maire socialiste de Nancy Matthieu Klein, un confinement local semble "inéluctable" dans sa ville tandis que le premier édile de Reims, Arnaud Robinet, appelle quant à lui à un nouveau confinement avant la prochaine rentrée.

"Profitons de cette période de vacances scolaires juste après Noël et jusqu'à la rentrée pour reconfiner et permettre un retour à la vie presque normale à la rentrée", a-t-il fait valoir le 22 décembre.

Dans sa réflexion, il est rejoint par Jean Rottner, président de la région Grand-Est, qui a estimé lundi auprès de France Bleu qu'un "confinement local court pour ne pas trop perdre"était nécessaire.

De son côté, le maire de Nice, Christian Estrosi a appelé lundi à un début de vaccination immédiat dans les Alpes-Maritimes, et exigé de nouvelles restrictions dans le département dont la limitation des déplacements avec la principauté Monaco où les restaurants sont ouverts, bien qu'étant des lieux à risque.

Le maire plaide également la réciprocité de la quarantaine entre la France et l'Italie, celle-ci ne s'appliquant pas pour les Italiens se rendant en France. Autre réclamation: un test PCR obligatoire pour tous les voyageurs débarquant à l'aéroport de Nice.

Situation sanitaire tendue

Il faut dire que dans ces trois régions, la situation se complique du point de vue sanitaire et épidémiologique, coupant littéralement la France en deux parties bien distinctes. En Bourgogne-Franche-Comté, qui est la région la plus touchée par la seconde vague de coronavirus, le taux d'incidence a été de 250 pour 100.000 du 14 au 20 décembre, contre environ 150 au niveau national. Un chiffre qui monte à 304 chez les plus de 65 ans, soit une population plus fragile face à la maladie.

Dans le Grand-Est également, la propagation semble d'accélérer extrêmement rapidement puisqu'en l'espace de ces trois dernières semaines, la région a enregistré une augmentation du nombre de cas positifs de 70%.

Quant au département des Alpes-Maritimes, plusieurs indicateurs s'y dégradent rapidement: le taux de dépistage, le taux d'incidence, les clusters...

La soirée du 31 particulièrement surveillée

Un reconfinement national ne serait pour l'heure pas au programme. Toutefois, l'exécutif n'entend pas relâcher sa pression à quelques heures du réveillon de la Saint-Sylvestre. Selon Le Parisien, le ministre de l'Intérieur doit détailler ce mardi le dispositif policier mis en place ce jeudi afin de faire respecter le couvre-feu et empêcher les fêtes sauvages.

Pour cette soirée du réveillon, plus de 100.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour faire respecter le couvre-feu dès 20h. Ce chiffre, équivalent à celui des effectifs déployés au début du premier confinement en mars dernier, inclut les policiers municipaux, qui seront, comme c'est déjà le cas, déployés pour contrôler les déplacements.

Le Conseil de défense devrait également évoquer le début de la vaccination en France, ainsi que la présence du nouveau variant anglais de la maladie sur le territoire.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV