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Covid-19: quelle est la situation sanitaire dans les régions les plus touchées en France?

Patient hospitalisé dans un service de réanimation des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) réservé aux malades du Covid-19, le 13 novembre 2020 à Strasbourg

Patient hospitalisé dans un service de réanimation des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) réservé aux malades du Covid-19, le 13 novembre 2020 à Strasbourg - FREDERICK FLORIN © 2019 AFP

Actuellement la partie Est, et notamment le nord-est, de l'Hexagone est particulièrement touchée par la propagation de ce coronavirus.

"Trois territoires nous inquiètent." Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné dans une interview au Journal du Dimanche ce week-end que des régions en France situées à l'Est étaient particulièrement touchées par la propagation du Covid-19, notamment comparées à la situation à l'Ouest, coupant ainsi la France en deux.

"Trois territoires nous inquiètent: la région Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes, à commencer par Nice", explique Olivier Véran.

· Bourgogne-Franche-Comté, région la plus touchée de France

"La région Bourgogne-Franche-Comté reste la plus touchée de France par la deuxième vague de l’épidémie" écrivait l'Agence Régionale de Santé le 24 décembre, demandant à la population de faire attention à leur comportement pendant les fêtes. Cette zone affiche un taux d'incidence de 250 pour 100.000 du 14 au 20 décembre, contre environ 150 au niveau national. Un chiffre qui monte à 304 chez les plus de 65 ans, soit une population plus fragile face au Covid-19.

L'indicateur le plus inquiétant se situe peut-être au niveau du taux d'occupation des lits de réanimation. Le 24 décembre, l'ARS comptait ainsi "plus de 275" transferts de patients "depuis le début de cette deuxième vague". La région était déjà dans une situation tendue avant le deuxième confinement, avec des services de réanimation saturés, et un taux d'occupation des lits dépassant les 100% fin novembre et début décembre, comme le rapporte le Bien Public.

Dans cette région, ce sont les départements du Doubs et du Jura qui sont les plus touchés par le virus: le taux de positivité des tests y est de près de 8%, soit le double de la moyenne nationale.

· Le Grand Est sous tension

La région Grand Est a enregistré une augmentation du nombre de cas positifs de 70% en trois semaines, écrit l'ARS Grand Est dans un communiqué du 24 décembre. Cette hausse pourrait être due à la campagne de dépistage dans l'agglomération de Charleville-Mézière avant et pendant les fêtes de Noël, et plus globalement aux tests pratiqués dans la région avant de retrouver ses proches. Mais l'ARS souligne également les plus nombreuses entrées de malades dans les hôpitaux.

"Du 14 au 20 décembre, 1340 nouveaux patients avec une forme grave de Covid-19 ont été admis dans les établissements de santé de la région, soit 31% de plus que pendant la dernière semaine de novembre. 155 de ces patients ont dû être hospitalisés en réanimation, soit une augmentation de 57% par rapport" à la semaine du 30 novembre au 6 décembre.

Le maire socialiste de Nancy (Meurthe-et-Moselle) fait ainsi partie des élus réclamant un reconfinement, face à l'augmentation du nombre de cas dans sa ville. Dans un tweet, il rappelle que le CHRU de Nancy a dû déprogrammer plus de 50% de ses actes médicaux, que le taux d'incidence dans l'agglomération a été multiplié par deux et que les projections sont "alarmantes".

· Nice et les Alpes-Maritimes

Dans le département des Alpes-Maritimes, l'ARS note "une certaine stabilité", avec toutefois une hausse de certains indicateurs (taux de dépistage, taux d'incidence, clusters....), en partie liée au plus fort nombre de tests effectués avant les fêtes.

Dans Nice-Matin, le Pr Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice, nuance les chiffres du département, mais prévient également: "On va voir ré-augmenter les cas de patients hospitalisés en réanimation dans le 06 dans les jours qui viennent. C’est inévitable"

La situation est plus inquiétante à Nice, ou le maire LR Christian Estrosi a convoqué un conseil de santé publique ce lundi. "En une semaine, 15 nouvelles admissions en réanimation ont été enregistrées et le taux de positivité est monté à 7%. Plusieurs causes sont identifiées, comme le nombre important de tests réalisés, les échanges transfrontaliers ou encore le non-respect des mesures sanitaires", a expliqué l'élu.

Pour endiguer cette hausse dans la ville, la municipalité demande plus de contrôles aux frontières avec les voisins italiens et monégasques, mais aussi des tests PCR systématiques à l'aéroport de Nice et une campagne de vaccination commençant dès cette semaine.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV