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Covid-19: les transferts de patients d'une région ou d'une ville à l'autre se multiplient

Du personnel médical prend en charge un malade du Covid-19 arrivé par avion médicalisé d'une région où les hopitaux sont débordés, à l'aéroport de Nantes-Atlantique, à Bouguenais, le 27 octobre 2020

Du personnel médical prend en charge un malade du Covid-19 arrivé par avion médicalisé d'une région où les hopitaux sont débordés, à l'aéroport de Nantes-Atlantique, à Bouguenais, le 27 octobre 2020 - Loic VENANCE © 2019 AFP

Les transferts de patients entre régions se multiplient depuis la semaine dernière, rappelant les scénarios de la première vague, lorsque les hôpitaux étaient débordés de malades.

Les transferts de malades du Covid-19 se sont multipliés ces derniers jours en France, rappelant les difficultés connues par les hôpitaux pendant la première vague du coronavirus, alors que la situation épidémique s'aggrave. Des transferts depuis les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie ont notamment eu lieu ce mardi.

Comme pendant la première vague, les régions moins touchées par l'épidémie de coronavirus accueillent des patients d'autres zones, où les hôpitaux craignent la saturation.

Des transferts d'Auvergne-Rhône-Alpes

L'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire a annoncé attendre ce mardi et mecredi huit patients transférés par avion en provenance d'Auvergne Rhône-Alpes. D'après le journal local Ouest-France, deux patients seront transférés à Nantes, un à Saint-Nazaire, deux à Angers, un à Cholet et deux à La Roche-sur-Yon.

D'autres transferts de la région Auvergne-Rhône-Alpes avaient eu lieu lundi et la semaine dernière, afin de soulager les hôpitaux de Lyon et de Saint-Étienne. Plusieurs patients avaient été transférés vers des hôpitaux de Nouvelle-Aquitaine cette fois, et répartis dans les établissements de Bordeaux, Brive et Poitiers.

D'après France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, "une vingtaine d'autres transferts sont prévus d'ici mercredi prochain vers Bordeaux ou vers les Pays de la Loire".
"Il ne faut pas se priver des capacités extra-régionales, et on s'en sert en anticipation", déclare sur BFM Lyon Jean-Yves Grall, directeur de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes. "Le système s'adapte et anticipe, et les transferts inter-régionaux sont un mode d'anticipation".

Des accueils inter-régionaux et intra-régionaux

L'ARS de Bretagne a annoncé ce mardi également que la région allait accueillir dans la journée quatre patients "hospitalisés en service de réanimation au CHU de Nîmes" (Occitanie). Deux avions sanitaires "réaliseront le transfert de deux patients vers le CHU de Brest et de deux patients vers l’hôpital d’Instruction des Armées à Brest", déclare l'ARS.

L'organisme ajoute ensuite que "les disponibilités actuelles de réanimation en Bretagne permettent de réaliser cet accueil dans le cadre de la solidarité nationale entre régions".

Des transferts intra-régionaux ont également eu lieu ces derniers jours. Dans la nuit de jeudi à vendredi dans les Hauts-de-France, huit patients de Roubaix et Tourcoing ont été transférés vers le CHU de Lille et des établissements de Boulogne-sur-Mer, Montreuil-sur-Mer et Amiens. Mais dans le même temps, le CHU de Lille a alerté sur l'augmentation du nombre de patients en son sein, déclenchant le plan blanc.

"La situation au CHU de Lille est tendue, mais c'est un très gros établissement qui a une souplesse d'adaptabilité" comparé à Roubaix et Tourcoing "où c'est une tension extrême", expliquait vendredi sur BFM Lille Patrick Goldstein, chef des urgences au CHU de Lille. En revanche, pour des malades n'étant pas en réanimation "impossible de les accueillir dans le département du Nord", déclarait-il, envisageant le transfert de patients non graves de Lille au CHU d'Amiens.

"On a une dimension nationale de l'épidémie"

Les transferts semblent donc plus complexes que lors de la première vague, lors de laquelle des patients de régions très touchées avaient été transférés dans des endroits moins atteints pour réduire un peu la pression. Cette fois-ci, la deuxième vague touche tout le territoire.

"La difficulté actuelle, elle est précisément dans le fait qu'on a une dimension nationale de l'épidémie, alors qu'on était plutôt dans une épidémie concentrée" dans certaines régions lors de la première vague, explique ce mardi sur BFMTV Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon (Paris). "Je sais que vous allez montrer quelques transferts de Saint-Etienne, etc... Mais ce sera marginal, parce que la France entière sera occupée".

Dans son dernier bilan lundi soir, Santé Publique France note 13.066 nouvelles hospitalisations sur les 7 derniers jours en France, dont 1904 en réanimation, et 92 départements en situation de vulnérabilité élevée.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV