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Covid-19: le pic de la troisième vague peut-il être atteint "d'ici 7 à 10 jours"?

Un malade du Covid-19 dans le service de réanimation de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis, dans la banlieue de Paris, le 29 mars 2021

Un malade du Covid-19 dans le service de réanimation de l'hôpital Delafontaine de Saint-Denis, dans la banlieue de Paris, le 29 mars 2021 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a formulé cette estimation jeudi sur France Inter.

Au lendemain de l'annonce des nouvelles restrictions pour lutter contre le Covid-19, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a déclaré jeudi sur France Inter que le pic épidémique de personnes contaminées pourrait être atteint sous "sept à dix jours" et le pic de réanimation d'ici à la fin du mois d'avril.

Des projections viables? Le Dr Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV, souligne ce vendredi qu'il s'agit là d'une des premières prédictions chiffrées d'Olivier Véran. En juin 2020, le ministre avait par exemple botté en touche sur LCI au sujet du calendrier concernant les restaurants: "Je n'ai pas de boule de cristal", avait-il ainsi opposé.

Pour Alain Ducardonnet, un élément va dans le sens d'Olivier Véran: une légère inflexion de l'incidence s'esquisse dans les 19 départements dans lesquels des mesures de freinages avaient été prises en amont.

Dans un entretien à LCI, Pierrick Tranouez, spécialiste en modélisation et ingénieur de recherche, estime que le point de départ doit être fixé au lundi 5 avril, jour effectif de fermeture des établissements scolaires, au regard de l'important taux d'incidence chez les plus jeunes.

"Dès la fin de semaine prochaine, nous pourrons alors commencer à observer les premiers résultats", estime le spécialiste.

"Le pic pourrait se situer vers le 18 avril"

Des premiers résultats, mais pas encore de pic, à en croire Pierrick Tranouez, qui déclare penser que "l'effet de la fermeture des écoles devrait commencer à se voir autour du lundi 12 avril, avec un infléchissement de la courbe. Mais pour que ce soit un pic, il faut que la courbe descende. Nous commencerons à bénéficier de données complètes environ deux semaines après la mise en place des mesures, notamment avec les moyennes glissantes sur sept jours. Avec cet indicateur, le pic pourrait se situer vers le 18 avril", estime-t-il.

Si cette prédiction était in fine avérée, en calculant à compter du lundi 5 avril, il faudrait plutôt deux semaines pour parvenir à ce pic épidémique de contaminations. Un calcul qui ne prend pas en compte les précédentes mesures de freinage précocement prises dans 19 départements.

"Si ces mesures sont efficaces - nous ne le savons pas encore - cela va réellement commencer à se faire ressentir dès le début de la semaine prochaine. (...) En ce sens, mais uniquement si le 'confinement soft' porte ses fruits, un pic d'ici sept à dix jours me semble crédible", analyse Pierrick Tranouez.

Vers un horizon plus clair en mai?

En annonçant les nouvelles restrictions mercredi, Emmanuel Macron a également tenté de donner des perspectives aux Français, en évoquant la réouverture de "lieux de rencontre, de culture, les restaurants, les cafés", "à partir de mi-mai".

Pour l'épidémiologiste et biostatisticienne Catherine Hill, contactée jeudi par BFMTV.com, ce planning est "illusoire". "Mi-mai, c'est dans très, très peu de temps, dans six semaines. Si la situation n'est pas pire qu'aujourd'hui, ce sera déjà très bien", a-t-elle estimé.

Pour l'heure, analysait jeudi sur BFMTV l'épidémiologiste Pascal Crepey, il est "très difficile" d'envisager le réalisme de l'horizon donné par le chef de l'État, compte-tenu du fait qu'"on ne connaît pas encore le niveau d'efficacité de ces mesures" et que par conséquent "on ne peut pas estimer la pente de la courbe de la descente, s'il y a bien une pente".

Début mars, Emmanuel Macron avait, lors d'un déplacement en Seine-Saint-Denis, demandé aux Français de "tenir encore quelques semaines, quatre à six semaines", ce qui amenait alors à la mi-avril. Un horizon qui n'est plus d'actualité, du fait des nouvelles restrictions qui entreront ce samedi en vigueur, pour quatre semaines au moins.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV