400 dépistages, une pression constante: la journée d'un pharmacien à l'heure de la ruée sur les tests

Il est 8h et la pharmacie n'ouvrira pas à la clientèle avant 9h30, le temps pour son patron, Renaud Nadjahi, de procéder à son inventaire quotidien. Mais une file d'attente serpente déjà devant la boutique.
"Il y a déjà du monde, ça commence", remarque-t-il, soupirant plus tard, une fois installé derrière son comptoir: "Et bien sûr qu’après, ils vont dire 'ça fait 3 heures qu’on est là'".
Tension permanente
Renaud Nadjahi a accepté de laisser les caméras de BFMTV suivre son quotidien le temps d'une journée de travail. Tests antigéniques, vaccination, traitement des clients venus pour acheter des médicaments,: cette journée se révèle frénétique, et la pharmacie est en permanence bondée.
Du côté des dépistages, Laura, rayonniste, dresse un premier bilan à la mi-journée: "On a fait 135 tests". Quelques heures plus tard, au moment de fermer à 20h, l'équipe en aura fait 413.
Un afflux qui place sous tension constante le stock de matériel à disposition de Renaud Nadjahi. Ainsi, le temps d'un déjeuner expédié au restaurant voisin, il doit passer un coup de fil agacé à un fournisseur.
"Vous vous débrouillez, vous m’envoyez ça cet après-midi. Sinon, je vais devenir fou furieux", lui lance-t-il.
12 personnes embauchées à mi-temps
Ce travail de "fou furieux" l'a conduit à revoir le format de son équipe, c'est-à-dire à recruter en conséquence. Il a ainsi embauché douze personnes à mi-temps pour un "coût direct salaires de 20.000 euros sur un mois" selon l'estimation livrée par le pharmacien.
"C’est lourd. (…) Tout ça tient car il y a de la proximité, de l’éthique, de la volonté de faire. Il ne faut pas casser tout ça", confie Renaud Nadjahi.
Et le rythme ne risque pas de s'essoufler: pour le lendemain, une centaine de rendez-vous pour des tests sont déjà fixés.