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"Vous n'avez eu de cesse de réprimer": des figures des "gilets jaunes" réclament une rencontre avec Emmanuel Macron

Jérôme Rodrigues, une des figures des gilets jaunes, le 9 avril 2019 près du Sénat à Paris. (Photo d'illustration)

Jérôme Rodrigues, une des figures des gilets jaunes, le 9 avril 2019 près du Sénat à Paris. (Photo d'illustration) - Stéphane de Sakutin - AFP

Priscillia Ludosky et Jérôme Rodrigues ont écrit un courrier à Emmanuel Macron, aux côtés du chef d'entreprise Fabrice Grimal et du militant associatif Faouzi Lellouche. Ils demandent une rencontre avec le président avant le premier anniversaire du mouvement.

Ils estiment que le gouvernement n'a fait que "réprimer et rejeter" leur mouvement, sans apporter de "solutions concrètes" face à leurs revendications. Quatre figures des "gilets jaunes" ont réclamé ce lundi une rencontre avec Emmanuel Macron "avant le 16 novembre", veille du premier anniversaire de ce mouvement inédit de contestation sociale.

Dans une lettre ouverte au président de la République, Priscillia Ludosky et Jérôme Rodrigues, aux côtés du chef d'entreprise Fabrice Grimal et du militant associatif Faouzi Lellouche, disent vouloir discuter "des multiples dérives en matière de maintien de l'ordre" et "du rôle de l'IGPN", la police des polices.

"Aucune réponse politique crédible"

Ils souhaitent également lui "remettre en mains propres le manifeste du 'vrai débat'", la plateforme de revendications créée par les "gilets jaunes" en opposition au grand débat national organisé l'hiver dernier par le gouvernement.

"Vos annonces témoignent de l'absence de prise en compte des revendications qui s'y trouvent", estiment les quatre signataires, en rappelant que le site "a recueilli un million de votes" et fait émerger 59 propositions phares.

"Aucune réponse politique crédible n'a à ce jour été proposée" face à ces revendications qui concernent quatre grands thèmes: la "transformation profonde du système politique", le "renforcement du service public", la "justice fiscale" et une "écologie solidaire, accessible", jugent-ils.

Ils s'attendent à une réponse "négative"

Le grand débat voulu par Emmanuel Macron avait recueilli 1,9 million de contributions en ligne et permis d'organiser 10.000 réunions publiques. A l'issue de cette consultation, le président avait fait de multiples annonces, allant d'une baisse de l'impôt sur le revenu des classes moyennes de cinq milliards d'euros à l'assouplissement du référendum d'initiative populaire, en passant par la mise en place d'une convention citoyenne sur le climat.

Les quatre gilets jaunes se font peu d'illusions sur les suites données à leur missive. "Nous attendons (...) une réponse à cette demande (de rencontre), que nous imaginons négative, mais cela ne nous donnera que plus d'arguments pour poursuivre notre mobilisation, quelle que soit la forme qu'elle prendra", écrivent-ils dans un communiqué.

Depuis la première journée de mobilisation des "gilets jaunes" le 17 novembre 2018, née d'une colère contre la hausse du prix des carburants, environ 2.500 manifestants ont été blessés, dont Jérôme Rodrigues, ainsi que 1.800 membres des forces de l'ordre et des pompiers.

M.D. avec AFP