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Politique

UMP: les chantiers qui attendent Sarkozy

Le plus dur commence pour Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP.

Le plus dur commence pour Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP. - Miguel Medina - AFP

Le nouveau président de l'UMP, élu avec un score plus faible que prévu, va devoir redresser les finances du parti, rassembler autour de sa personne et organiser la primaire à droite en vue de 2017.

Après son élection à la présidence de l'UMP, le plus dur reste à faire pour Nicolas Sarkozy. Durant les prochaines semaines, il va devoir refonder l'UMP, exsangue financièrement, "rassembler" et préparer une "primaire ouverte" pour 2017 qui risque de virer à la guerre des chefs.

Après sa victoire, avec près des deux tiers des voix (64,5%), un score un peu moins élevé qu'attendu, le patron de l'UMP s'est exprimé dimanche soir au JT de TF1. Il a annoncé vouloir changer le nom du parti et créer un "comité des anciens Premiers ministres" au sein du parti afin de favoriser une gouvernance "collective".

"Rassemblement le plus large"

Ce lundi, il doit rencontrer les "principaux dirigeants" de l'UMP avec comme objectif affiché de réunir les "conditions du rassemblement le plus large". Bruno Le Maire notamment, l'un des deux autres candidats à la présidence du parti, devenu incontournable après son score plus qu'honorable (29,18%) sera lui reçu par Nicolas Sarkozy lundi à 9 heures.

Comment transformer l'UMP, endettée et à l'image froissée par la guerre Fillon-Copé de 2012? C'est à cette tâche que va désormais s'atteler l'ancien chef de l'Etat, face aux socialistes en difficulté, un centre pour une part rétif à sa personnalité, et surtout un Front national en pleine expansion, qui vient de réélire sa présidente Marine Le Pen.

"Chef incontestable"

Première mission pour Nicolas Sarkozy: "montrer les signes de rassemblement (...). L'UMP a un chef, il est incontestable, et en même temps, il y a beaucoup de voix à l'UMP qui doivent absolument s'exprimer", a résumé dimanche Eric Woerth.

Nicolas Sarkozy va devoir redéfinir l'idéologie du parti, entre ses ailes libérale et conservatrice d'une part, gaullo-centriste d'autre part. Mais où placer le curseur? S'il se déplace trop vers le centre, quid de la frange la plus droitière des militants, radicalisés depuis 2012? "J'ai le sentiment que la droite va prendre un nouveau visage qui va le rapprocher de l'extrême droite", a asséné le secrétaire d'Etat PS, Thierry Mandon, dimanche sur Radio J.

Une primaire en 2016

Le nouveau président de l'UMP va également devoir s'atteler à rétablir les finances du parti, qui accuse un déficit de plus de 74 millions d'euros (dont 43 toutefois correspondent à l'achat du siège), après l'affaire Bygmalion, système supposé de fausses factures au détriment de l'UMP pour financer sa propre campagne présidentielle.

Il devra en outre organiser la "primaire ouverte" de 2016 qu'il a promise à ses futurs concurrents, Alain Juppé en tête. Mais faut-il ouvrir le scrutin au centre? Nicolas Sarkozy a déjà donné sa réponse: "C'est un peu facile de se faire élire maire de sa ville en rassemblant sur son nom une partie de l'électorat de droite exaspéré et le soir de faire élire François Hollande. Voilà une alliance dont nous ne voulons pas!", a-t-il martelé pendant ses meetings.

Exit donc François Bayrou, le président du MoDem, qui avait choisi de donner sa voix à François Hollande en 2012. L'UDI, autre parti centriste, dira en 2016 si elle participe à la primaire UMP, selon son président, Jean-Christophe Lagarde. Quoiqu'il en soit, Alain Juppé veut que le centre participe. Plus la primaire sera ouverte, meilleur ce sera pour le maire de Bordeaux, qui ne cesse de grimper dans les sondages auprès des Français. Toutefois, les sympathisants de droite continuent de penser que l'ex-chef de l'Etat est mieux à même de gagner en 2017 que lui, selon un sondage Ifop publié dimanche.

M. K. avec AFP