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UMP: victoire limitée de Sarkozy, qui devra composer avec Le Maire

La victoire de Nicolas Sarkozy a été plus limitée que prévue.

La victoire de Nicolas Sarkozy a été plus limitée que prévue. - Matthieu Alexandre - AFP

Nicolas Sarkozy est le nouveau président de l'UMP. Mais sa victoire est moins large que prévue. Il devra composer avec Bruno Le Maire, qui a réalisé un excellent score. Ses rivaux pour 2017 se préparent déjà à la confrontation.

Alain Juppé, tout sourire, ne s'y trompe pas. Le maire de Bordeaux, candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, a été le premier à réagir à l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP.

Il a obtenu 64,5% des suffrages. Il est élu au premier tour. Mais -et Alain Juppé le sait bien- ce n'est pas suffisant pour faire de lui le seul recours à droite.

Bruno Le Maire incarne le "renouveau"

En 2004, Nicolas Sarkozy avait été élu à la tête de l'UMP avec 85% des voix. Le résultat de ce samedi est loin d'être à la hauteur de ce plébiscite. Sarkozy voulait avoir une vraie marge de manoeuvre pour transfigurer son parti. Il devra composer avec Bruno Le Maire.

A 45 ans, cet ancien ministre a obtenu 29,18% des voix. "Nous avons réussi à faire naître une nouvelle force politique à droite, celle du renouveau", a-t-il d'ailleurs commenté. Avec un tiers des militants qui ont voté pour lui, Bruno Le Maire devient incontournable au sein de l'UMP.

Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy, qui voulait se construire un parti sur mesure en vue de 2017. Ainsi, si l'ancien chef de l'Etat s'est prononcé en faveur de l'abrogation de la loi Taubira, instituant le mariage pour tous, Bruno Le Maire s'y est par exemple clairement dit opposé. 

Alain Juppé a répondu avec un grand sourire aux questions des journalistes, ce samedi soir.
Alain Juppé a répondu avec un grand sourire aux questions des journalistes, ce samedi soir. © Mehdi Fedouach - AFP

Juppé, Fillon et Bertrand en embuscade

L'autorité de Nicolas Sarkozy n'est pas totalement rétablie. Une réalité aussitôt exploitée par Xavier Bertrand, ancien ministre et candidat à la primaire de 2016. Sur Twitter, il a écrit que le résultat de Bruno Le Maire "confirme la demande de renouveau (des militants)". Les ambitions des ténors de l'UMP n'ont pas été étouffées par le résultat de ce scrutin. Bien au contraire.

Un fait prévisible, analysée vendredi sur BFMBusiness par Gaël Sliman, fondateur de l'institut de sondage Odoxa. Pour obtenir une victoire satisfaisante, Nicolas Sarkozy se devait de recueillir au moins 70% des voix. Un score sur lequel misaient d'ailleurs ses proches il y a quelques jours. "S'il y a plus de 30% du socle électoral des militants UMP qui ne vote pas pour lui, ça donnera des ailes à tous ses rivaux à droite et notamment Alain Juppé", avait expliqué le sondeur.

Le maire de Bordeaux apparaît conforté. Nicolas Sarkozy ne pourra certainement pas éviter d'organiser en 2016 la fameuse primaire que demandent notamment Alain Juppé et François Fillon. Ce dernier a d'ailleurs félicité le nouveau président de l'UMP dans une note de blog. En précisant aussitôt que "l'union n'est pas la soumission". Une façon de signifier au président de l'UMP que la bataille pour 2017 ne fait que commencer...

Maxence Kagni