"Ton costard, on va te l'arracher": une prof répond à Macron sur Facebook

Emmanuel Macron lors d'une visite à Lunel, le 27 mai 2016. - Sylvain Thomas - AFP
"Vous n'allez me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler". Petite phrase signée d'un Emmanuel Macron visiblement irrité, dans une rue de Lunel, vendredi dernier. En déplacement sur place pour "montrer un autre visage" de cette ville de l'Hérault connue comme un bassin de recrutement pour le jihad, le ministre de l'Economie avait fini par perdre son calme face à deux hommes qui l'interpellaient au sujet de la loi Travail.
"Macron, tes costards ça coûte 1.200 euros pièce"
Agacée, Hélène, l'est aussi. Cette prof de 29 ans, selon Rue 89, a décidé de répondre sur Facebook à l'ancien banquier "en marche". Et sa vidéo "Macron tais-toi!" a fait mouche: 1,8 millions de vues depuis sa mise en ligne samedi dernier sur le réseau social, 21.000 likes, près de 69.000 partages...
"Vous avez tous entendu ce qu’a dit Macron. Il paraît que si on ne peut pas se payer des costards, c’est parce qu’on ne bosse pas. Mais Macron, tes costards c’est des Lagonda, ça coûte 1.200 euros pièce", lance-t-elle. "Tu sais que 1.200 euros, c’est le salaire d’une caissière en un mois? Tu crois qu’elle bosse pas, elle? Tu crois qu’elle reste toute la journée sur un transat à rien foutre?"
"Si tu veux qu’on se paye des costards comme toi, il faudrait qu’on soit payés comme toi. Mais justement, toi, tu trouves que les ouvriers, les salariés, ils sont un peu trop payés en France. Il y a eu trop de hausses de salaires, d’après toi", attaque-t-elle encore.
"Ton costard, on va te l’arracher"
"Par contre, quand c’est ton camarade du Parti socialiste le PDG de Cap Gemini qui s’augmente de 700.000 euros pour arriver à un salaire de 4,8 millions d’euros en 2015, là tu penses qu’il faut pas de loi pour plafonner le salaire des hauts dirigeants", invective la jeune femme, en référence à Paul Hermelin, qui serait un proche de François Hollande, et dont le salaire annuel à la tête du groupe français de services informatiques est passé de 4,1 à 4,8 millions d'euros.
"Macron, nous on n’a pas de problème avec nos tee-shirts. On est fiers de nos tee-shirts, on va bosser avec (...) Qu’est ce que tu connais aux difficultés financières toi avec tes millions?", l'interroge-t-elle, avant de menacer:
"Alors Macron, on va te dire quelque chose, on aimerait bien que tu fermes ta gueule parce que sinon on va faire comme chez les syndicalistes de chez Air France. Et ton costard ? Eh bien on va te l’arracher. Et ton mouvement politique ce ne sera pas “En marche” mais 'Je cours'!"